Lors d’une expédition sous-marine au large de la Sicile, des archéologues ont mis en évidence 39 lingots d’un mystérieux métal. Les analyses menées sur les vestiges semblent suggérer qu’il s’agit du légendaire orichalque, associé dans les textes antiques au mythe de l’Atlantide. Il suffit parfois d'une simple découverte archéologique pour relancer une mythique légende. Lors d’une expédition au large des côtes de la Sicile, une équipe d’archéologues italiens a découvert de nombreux lingots dispersés sur le fond marin. Les analyses menées sur ces vestiges témoignent d’une composition inédite qui pourrait bien correspondre à celle l’orichalque. Décrit dans de nombreux textes antique, ce métal rare proviendrait, selon le philosophe grec Platon, de l’île légendaire d’Atlantide. Au total, 39 lingots de forme rectangulaire ont été remontés à la surface. Ils ont été retrouvés aux abords d’une épave gisant dans les eaux peu profondes, à 300 mètres au large de la ville de Gela. L’embarcation aurait échoué il y a près de 2.600 ans et a été découverte en 1988 à quelques mètres de profondeur sous la surface. Selon les archéologues, celle-ci était en provenance de la Grèce ou de l’Asie mineure et se rendait en Sicile. Un métal destiné aux ornements Elle transportait à bord le métal, destiné à être utilisé comme ornement lorsque, prise dans un violent orage, elle aurait sombré avec son précieux butin dans les profondeurs de l’océan. Les lingots représentent une découverte de taille et pour cause, jamais rien de tel n’avait encore émergé de l’histoire. Selon Sebastiano Tusa, archéologue à l’office maritime de Sicile, elle "ouvre d’importantes perspectives pour la recherche et l'étude d’anciennes routes d'approvisionnement en métaux dans la Méditerranée antique". "Nous connaissions l’orichalque d’après les textes anciens et quelques objets décoratifs", précise le chercheur dans un communiqué. Les écrits du passé permettent en effet de se faire une idée sur le mystérieux métal, même si son origine et sa composition ont largement été débattue. Un alliage de laiton et de zinc Selon les historiens, l'orichalque est un alliage ressemblant au laiton, fabriqué à partir de zinc, de charbon et de cuivre. Les lingots nouvellement découverts ont été soumis à une analyse par fluorescence à rayons X afin de mettre en évidence leur composition. Les résultats de cette expérience indiquent une proportion de 75 à 80% de cuivre, de 15 à 20% de zinc et des traces de nickel, de plomb et de fer.
Cette caractéristique a ainsi poussé les chercheurs à penser qu’ils se trouvaient face à de l’orichalque. "Cette découverte confirme qu'un siècle après sa fondation, Gela est devenue une ville riche avec des artisans spécialisés dans la production d'artéfacts précieux", explique le scientifique repris par Discovery News. Ainsi, les lingots étaient très certainement destinés à ces commerces et à la fabrication de nouveaux produits. Attention cependant aux conclusions hâtives. Les lingots ne constituent pas une preuve de l’existence de l’Atlantide, souligne l'équipe d'archéologues. Du métal mais pas d'Atlantide Interrogé par Nextme, Sebastiano Tusa explique : "La découverte des lingots est associée à Atlantide, car dans le Critias, Platon mentionne le métal comme étant présent sur le continent mystérieux et utilisé pour la décoration du temple de Poséidon". Aussi, la découverte du métal légendaire dans une épave ne confirme en rien l'existence de l'Atlantide. D'ailleurs, certains chercheurs évoquent la possibilité qu'il s'agisse seulement d'un métal mêlant laiton, cuivre et zinc sans que cela ne soit réellement de l'orichalque. De leur côté, le Dr Tusa et son équipe envisagent désormais de continuer les recherches à bord de l’épave dans l’espoir de tomber sur d’autres vestiges aussi importants que les lingots. Ces découvertes devraient permettre d’en savoir davantage sur l'histoire de la Sicile et notamment sur l’économie et l’artisanat de la région.
Le mystérieux métal de l'Atlantide découvert dans une épave au large de la Sicile par Gentside Découverte
Publié par Maxime Lambert, le 05 février 2015