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Les sciences occultes
La sorcellerie
La sorcellerie vient de l'antiquité la plus reculée et tient une place importante dans l'histoire humaine. Les premiers procès abondent vers la fin du moyen âge et surtout à partir de lan 1300. les premiers pactes signés avec son sang, lhomme ou la femme « vendait son âme au Diable », au bout dun délai fixé : dix ans, quinze ans, vingt ans ne semblent pas antérieurs à cette date. Ces pactes étaient de révolte, de haine, despoir aussi ; associations avec l« Adversaire », avec le « Maudit » qui, au sorcier, à la sorcière, déléguait son pouvoir, offrait la puissance, la vengeance, la satisfaction des appétits physiques. Cette alliance de lhomme avec le démon était la revanche des peuples surchargés de maux : oppression seigneuriale, guerres, dévastations, famine, lèpre, peste, et qui, sinsurgeant, cherchaient le soulagement et loubli dune vie trop affreuse dans le mirage dune aide surnaturelle maléfique, en opposition avec le dogme établi, licite. Et cela au mépris de tous risque, cest-à-dire, en ce monde, la torture, le bûcher, et dans lautre monde, la damnation éternelle- menace plus redoutable mille fois, en ces époques ferventes.
Le diable peut parfois prendre la simple apparence dun animal domestique comme il y en a peut-être un chez vous. Méfiance donc. Lavertissement est valable pour les hommes. En 1598, Françoise Secrétan, qui fut brûlée, avoua que le Diable lavait connue charnellement, tantôt en forme de chien, tantôt de chat, tantôt de poule. Boguet, le fameux chasseur de sorcières, trouvait cet aveu bizarre. Son opinion était quen réalité que la sorcière voulait parler dun oison que Satan se transforme volontiers en oison. En 1607, un homme fut brûlé pour avoir sailli une jument qui était en réalité le Diable et dont il avait eu deux enfants. La jument monta aussi sur le bûcher. En 1577, en pleine rue, une chèvre diabolique mit bas un faon possédant une tête de bouc et une tête humaine. Le père fut démasqué, cétait un vacher, il fut brûlé vif avec femme et enfant. En 1600, une sorcière de Rozay-en-Brie fut pendue pour avoir « eu habitation avec un grand chien haut, à longue queue ». Le chien fut également pendu. Le nombre de pratiquants en sorcellerie était considérable, mais les sorcières étaient plus nombreuses que leurs homologues masculins. Ces dernières prenaient plus de place dans la vie quotidienne des villes et des campagnes que leurs émules masculins.
Leur influence était grande. Elles avaient acheté du diable le pouvoir de faire le mal et quelquefois elles faisaient le bien quelquefois elles guérissaient les maladies Quelquefois pas souvent En général, elles les suscitaient, et elles savaient, selon des rites et des formules magiques, créer des épidémies, empoisonner les puits, empêcher la consommation des mariages, fasciner quiconque les approchait, faire mourir le bétail, provoquer la pluie et la grêle, frapper de mille maux insolites leurs ennemis On les admirait, on les redoutait, on les dénonçait
Personne ne doutait de leur pouvoir. Pour comprendre la sorcellerie, son importance, son expansion, sa répression, il faut se figurer ce quétait la mentalité de lépoque, il faut se souvenir qualors le diable faisait, si lon peut dire, partie de la vie quotidienne, était une personnalité réelle, agissante, dont on sentait la présence, que lon voyait, à qui lon parlait, dont on parlait constamment, avec qui on rusait, on luttait, on sassociait et on le faisait si fréquemment quen certains pays ses dévots devinrent plus nombreux que les dévots de lEglise.
Etranges croyances , rites étranges, mais, répétons-le, plus étrange encore leur emprise universelle sur les âmes humaines. Personne ou presque ne doutait. On croyait aveuglément. Un monde insolite, surnaturel, mystérieux, enveloppait le monde vivant. Cependant la sorcellerie était poursuivie avec la dernière rigueur. La justice ecclésiastique, lofficialité, fut la première à agir. La justice laïque lassistait. La répression était impitoyable et sévit particulièrement à partir de la seconde moitié du XVI° siècle. Sorciers, et sorcières surtout, arrêtés sur le moindre soupçon, sur la plus suspecte dénonciation, sont torturés, exécutés. La condamnation était de règle dans ces procès. Des tourments atroces la précédaient afin dobtenir des aveux et la dénonciation des complices. Une des principales preuves de culpabilité était la « marque du diable », cest-à-dire un ou plusieurs points insensibles du corps des sorcières. On recherchait cette marque en leur enfonçant dans la chair de longues aiguilles. Fréquemment aussi, elles étaient soumises à lépreuve de leau. Dans une rivière, dans un étang, elles sont jetées, pieds et poings liés.
Une autre épreuve, leur donnant pas la moindre chance, était appelée Bibliomancie. Dans lun des plateaux dune balance on mettait une Bible, dans lautre plateau, la sorcière. Si cette dernière pesait moins ( cela narrivait naturellement jamais ) elle était innocente ; si elle pesait plus, elle était coupable et brûlée. Le bûcher était, en effet, la peine réservée aux sorcières. Quelquefois, par grande faveur, on les étranglait avant de les livrer aux flammes, mais cet « adoucissement de peine » était critiqué par la plupart des juges. Il est impossible de savoir avec exactitude le nombre de sorcières qui périrent ainsi par le feu ; cent mille selon les évaluations les plus modestes. Et, remarquons-le, plus la répression est violente, plus la contagion de sorcellerie sétend. La sorcellerie a cessé dêtre pratiquée exclusivement par le peuple, par les serfs ( personne dépendante dun seigneur ) ; les bourgeois, les seigneurs sy adonnent. Elle entre à la Cour des Valois ; Catherine de Médicis la pratique avec une foi entière. Cest lépoque où un sorcier fameux, Trois-Echelle ( cest son nom ! ), disait à Charles IX quil y avait en France cent mille sorciers, dont trente mille rien quà Paris. Il y avait, parmi eux, des enfants : le bûcher ne les épargnait pas. Les cendres des exécutés étaient dispersées au vent
La dernière sorcière fut brûlée en Europe en 1740 Cela ne veut pas dire que la sorcellerie cessa dêtre De nos jours, peut-on penser raisonnablement quelle existe encore aujourdhui ? Evoquez le sujet nimporte où et, immanquablement, il se trouvera quelquun qui aura entendu parler dune guérisseuse, dun rebouteux, dun jeteur de sorts, dun de ces objets que lon accroche sur les portes pour contrecarrer les maléfices, ou dautres que lon dissimule dans les maisons. Les régions brumeuses du Berry, de la Creuse, du Massif Central, de la Bretagne, du Languedoc ou de la Normandie sont les premières citées. Que du bétail meure subitement, que les mamelles des vaches se tarissent, que les ventres des animaux se gonflent, que leurs pattes se cassent, que la maladie sacharne sur quelquun, que des malheurs saccumulent, cest probablement quun sort vous a été jeté. Soit cest le sorcier qui vous la jeté directement, parce que vous avez fait quelque chose qui lui a déplu, soit il se fait simplement lintermédiaire de quelquun qui a passé commande auprès de lui. Les différents objets sont au centre des pratiques de maléfice qui sont employées encore de nos jours dans les campagnes. Il sagit dobjets chargés par le sorcier dintention malfaisante et dissimulés chez la victime. Lautre grande technique toujours en vogue est la fabrication dune statuette à leffigie de la victime ( dagyde ) à laquelle on fait subir les pires sévices
*** Le Bien et le Mal ***
Dieu étant amour, que veulent dire tous ces malheurs qui frappent le monde, que veulent dire les sorcières ? Question stupide. Que serait le Bien sans le Mal ? Il ne serait pas, tout simplement. Le Malleus Maleficarum nous lexplique : « Dieu ne veut pas le mal. Il ne veut pas quil soit, il ne veut pas quil soit pas ; il veut permettre que le mal arrive ; et cest bon pour la perfection de lunivers. » Dailleurs, assure saint Thomas dAquin, Dieu ne permettrait pas le mal sil nétait assez puissant pour en tirer le bien et un bien plus grand. Le Diable est donc simplement un instrument de Dieu. Il sait quil nest pas le plus fort. Tout ce quil peut faire, cest tenter. Sil en est qui deviennent les serviteurs du Diable, cest bien parce quils le veulent. Le Mal des sorcières conduit au Bien des bûchers selon la voie par laquelle lépuration amène à la purification. Malgré tout ce beau raisonnement, les inquisiteurs au Moyen-Age ne parvenaient pas à se défaire de lidée que les sorcières formaient une secte dont le but était de mettre le monde de Dieu sous la domination de Satan, et quelles pouvaient y arriver
Satan fut pendant longtemps un personnage dont on ne se souciait pas outre mesure : limmonde Bête ne fit réellement son entrée en tant que star dans le monde des hommes que dans la deuxième partie du Moyen Age. Les malheurs à succession qui sabattirent partout à cette lépoque ne pouvaient avoir quun auteur : lui, le Prince des Ténèbres, le Très-Bas. Même si depuis le début de son existence lEglise combattait Satan, même si, dès la fin du 2ème siècle, des rituels dexorcisme précédaient la cérémonie du baptême afin de chasser les démons qui pouvaient éventuellement occuper les âmes des bébés, elle était quand même assez sceptique sur la réalité des pouvoirs des sorciers, en particulier la transformation en animaux ou la possibilité dinvoquer les âmes des morts pour les faire obéir. Aux 8ème et 9ème siècles, la pratique de la magie était condamnée, mais de façon modérée. Au fond, lEglise, sous linfluence de saint Augustin, ne croyait pas au pouvoir de la magie. Un texte de loi de 789 condamne dailleurs ceux qui croyaient aux stryges ( esprit nocturne et malfaisant qui peut-être la métamorphose dun être humain vivant ou mort, dans les légendes orientales ).
Le monde sombra petit à petit dans lhorreur. Il y eut un net refroidissement du climat, avec sa cohorte de fléaux : grêle, gel, inondations, qui ruinèrent les récoltes et provoquèrent de redoutables disettes. Les loups affamés rôdaient autour des masures, les rats proliféraient, de graves épidémies de peste et de lèpre ravagèrent le pays. Pour couronner le tout, voilà que la fonction reproductrice était atteinte : les enfants mouraient en bas âge, les femmes avortaient, les hommes étaient frappés dimpuissance et ladultère devenait pratique courante. Cétait trop : Dieu ne pouvait pas être responsable de tant de malheurs. Même les médecins diagnostiquaient des maladies trop graves et trop subites pour être naturelles. Et puis, il y avait de plus en plus de gens dont la conduite était inqualifiable : refus de confession intégrale au prêtre, abandon du jeûne de viande le vendredi, processions de moins en moins suivies, ruée vers les guérisseurs et guérisseuses au détriment des traditionnelles prières et aspersions deau bénite. Il sen trouvait même pour faire des gorges chaudes sur la prétendue virginité de Marie. Tout allait mal, le monde touchait à sa fin, lApocalypse était proche. Alors, les inquisiteurs hochèrent la tête : ils avaient compris. Ils la reniflaient, la Bête Puante : elle était là. Elle aiguisait ses griffes pour gagner lultime bataille. Elle faisait le maximum pour corrompre le plus possible dâmes avant le jour J. Elle frottait ses mains palmées en jouissant déjà de lissue du combat. Tout ce qui passait navait quun seul nom : maléfice.
Les accusations de pacte avec le Diable se mirent à pleuvoir et les bûchers à se dresser un peu partout. Les sorciers devinrent les ennemis personnels de Dieu et la sorcellerie fut assimilée à de lhérésie alors que jusque là, les chrétiens et même de nombreux prêtres la pratiquaient. Le monde « exécrable » des sorciers devint sujet à des descriptions toujours plus frappantes pour les imaginations : sacrifices humains- notamment de petits enfants- , orgies sexuelles, messes à lenvers. Mais comme lEglise répugnait à répandre le sang, elle se mit à brûler. En 1484, le pape Innocent VIII intervient à propos de la sorcellerie. Par un revirement total de la mentalité religieuse, ce qui devenait hérétique était maintenant non plus de croire à la réalité de la sorcellerie, mais de ne pas y croire. « Récemment, il est parvenu à nos oreilles, non sans nous causer grande peine, quen certaines régions ( ), maintes personnes de lun et lautre sexe, oublieuses de leur propre salut, et déviant de la foi catholique, se sont livrées elles-mêmes aux démons incubes et succubes et, par leurs enchantements, sortilèges, adjurations, crimes et actes infâmes, détruisent et tuent le fruit dans le ventre des femmes, des bestiaux et autres animaux. » Linquisition religieuse ne pratiqua véritablement la chasse aux sorcières « que » pendant une quarantaine dannées ( de 1484 à 1520 ).
Très vite, à partir du 15ème siècle, ce fut la justice laïque qui repris le flambeau. Cette vague de répression ou lEglise ne portait plus guère de responsabilité fut nettement plus impitoyable. Des milliers de bûchers furent allumés sur les places publiques pendant une période qui sétendit sur plus de deux cents ans, jusquà la fin du 17ème siècle. La population soutint totalement ce génocide, dénonçant à tour de bras et rendant souvent justice elle-même en lynchant ceux quelle soupçonnait dêtre sorciers. Nombre de femmes furent traînées, fouettées puis achevées par la lapidation ou la noyade. Ce fut la grande époque des traités de démonologie, écrits par des juges laïques dun haut niveau intellectuel, qui connurent un succès énorme. Cependant, en dépit de ce raz de marée satanique, la croyance réelle de la population en la sorcellerie démoniaque ne se répandit que lentement : quand elles nétaient pas au centre de sombres règlements de compte, les sorcières étaient avant tout les boucs émissaires des malheurs qui sabattaient sur les gens. En première ligne venaient évidemment toutes celles qui avaient mauvaises réputations : les vieilles, les laides et les trop jolies.
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Pour conclure, quelques formules « magiques » ( que je nai pas testé ! ) de santé :
Vous navez quà parler dun coup et on est guéri
Pour ne pas se faire mordre par les puces, dire en se couchant : « Och och. »
Pour ne plus avoir mal à la cuisse, dire : « Sista, pista, rista, xista. »
Le mal de dents cèdera avec : « Onasages. »
Si on est mordu par un chien enragé, dire : « Hax, pax, max. »
Si lon a une conjonctivite, cracher trois fois en disant : « Pain béni. »
Pour faire tomber les verrues des mains, les saluer dun « bonsoir » le matin, et dun « bonjour » en se couchant.
Et quelques nombres abominables :
14, cest le nombre de démons qui possédèrent les uns après les autres une bonne de curé, en Espagne, entre 1868 et 1872. Ces démons lobligeaient à avaler toutes sortes de choses : verre, épingles, clous, allumettes
24, cest le nombre de femmes enceintes éventrées par un sorcier qui utilisait les ftus pour ses opérations de magie noire. Il fut brûlé en 1581.
600, cest le nombre de jeunes filles vidées de leur sang par la comtesse hongroise Erszebeth Bathory pour prendre des bains de jeunesse.
150, cest le nombre de femmes espagnoles qui furent fouettées au début du 16ème siècle pour avoir forniqué avec un grand bouc noir, sêtre frottées avec des fientes de reptiles et de corbeaux, et accessoirement avoir fait mourir des enfants et des animaux.
1568, Jean Wier dans « Le livre des prestiges » a dénombré, sauf erreur de calcul, 72 princes et 1111 légions composées chacune de 6666 démons, ce qui donne au total 7405926 démons. Tout le monde nest pas daccord avec lui. Quelques confrères prétendent que ce nombre représente seulement celui des membres de laristocratie de lEnfer, et que celui des roturiers est bien supérieur. Abramelin le mage comptait quatre princes :
Lucifer, Léviathan, Stan, Belial, 8 sous-princes et 416 esprits-servants.
Mais il y a plus grave : il paraît que les démons se multiplient de jour en jour. Cest la conviction de Grégoire de Nice. Evidemment, tout dépend de leur durée de survie. Hésiode la calculée : « Une corneille vit neuf fois autant quun homme, un cerf quatre fois autant quune corneille, un corbeau trois fois autant quun cerf, le phénix neuf fois autant quun corbeau, et les démons dix fois autant que les phénix. Ce qui donne le nombre de 580400 ans. »
Sources diverses : Le livre secret des sorcières de Katherine Quenot
et du Dictionnaire des sciences occultes
http://www.momes.net/dictionnaire/s/sorcieres.html
http://sorciereshalloween.oldiblog.com/
http://www.esotera.net/hecate/fetes.php
http://lutinette.free.fr/vidsorcieres.htm
http://atheisme.free.fr/Citations/Diable.htm