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Un autre regard sur le monde, une autre vision... 4 millions de visiteurs ont franchit la porte. Qu'attendez- vous ? Gardez l'oeil ouvert et le bon si possible... Tyron

Un grand visionnaire...

 
Nostradamus le mage de Salon

 

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Nostradamus est sans aucun doute l’écrivain français le plus populaire dans les pays de culture occidentale. Sa vie et ses écrits ont inspiré des centaines d’ouvrages, d’articles sans oublier les émissions télévisées et de radio. La plupart de ces publications sur Michel de Nostre-Dame, alias Nostradamus, sont des ouvrages biographiques dans lesquels les auteurs s’évertuent à prouver l’aspect prophétique des écrits du médecin de Saint Rémy de Provence. Force est de constater que ces dites études tiennent souvent plus de la légende que d’une recherche historique objective. A l’aube du troisième millénaire, une nouvelle lecture des écrits de Nostradamus s’impose.

 

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Les commentateurs des œuvres de Michel de Nostre-Dame ont toujours essayé, avec plus ou moins de talent et d’imagination, de traduire en clair, d’obscurs quatrains en vers mystérieux, les Centuries et d’autres poèmes hermétiques, dans lesquels aurait été cachée l’annonce d’évènements futurs et donc la preuve irréfutable de la clairvoyance de Nostradamus. Face à ces fidèles, inconditionnels d’un Michel de Nostre-Dame devin, des sceptiques s’emploient à montrer les erreurs du « sorcier de Provence » tandis que les plus radicaux ne voient en lui qu’un vulgaire farceur dont il est inutile de chercher à comprendre les Centuries, ces dernières n’ayant aucun sens. Peut être le moment est-il venu de savoir qui était vraiment Nostradamus ?

 

 

 

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Issu d’une famille juive convertie au Catholicisme, Michel de Nostre-Dame naquit le 14 Décembre 1503 à St Rémy de Provence. Ses parents étaient de riches commerçants qui eurent six enfants dont Nostradamus fut l’aîné. Il débuta des études classiques à Avignon et, en 1523, le jeune Nostre-Dame s’inscrit à la faculté de médecine de Montpellier. Elève particulièrement doué, en deux ans, il décroche une licence lui permettant déjà d’exercer. Mais en 1526, les épidémies de peste ravagent le pays, fortement impressionné, il part cependant soigner les pestiférés à Narbonne, Toulouse, Bordeaux et Marseille.

 

Il se dépense sans compter, avec beaucoup de courage afin de secourir de son mieux les malades que bon nombre de ses confrères, par peur de la contagion, refusent d’approcher. Il décide d’approfondir l’étude des plantes et de sceller sa vocation de médecin. En 1529, il reprend ses études à Montpellier et en 1531, il se marie avec la fille d’un notable d’Agen. Son épouse lui donnera rapidement un garçon et une fille. En 1533, son diplôme de doctorat en poche, il part avec sa famille s’établir à Agen. Il y soigne désormais les gens à domicile avec des médicaments de sa fabrication, ce qui est interdit. Quatre années plus tard, en 1537, la peste se déchaîne à nouveau sur le Midi. Un drame marquera sa vie à jamais : sa femme et ses deux enfants meurent de l’épidémie.

 

Nostradamus doit alors subir les premières critiques. Certains malveillants lui reprocheront de n’avoir pas su préserver les siens, trop occupé qu’il était à courir d’un pestiféré à l’autre. Michel de Nostre-Dame fait alors la connaissance d’un certain Jules-César Scaligero, un italien installé à Toulouse. Ce personnage écrit sur tout, fustige tout le monde, pratique la botanique et fabrique des onguents aux vertus diverses. Ce grand imposteur, très connu dans la région, fascine le jeune médecin, et inquiète les autorités religieuses par ses idées un peu trop progressistes pour l’époque. Dans le même temps, Nostradamus commence à publier des almanachs donnant des prévisions météo pour les cultures des plantes. Comme dans tous les ouvrages de cette sorte, on pouvait y trouver des recettes pratiques ainsi que des horoscopes.

 

 

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 Nostradamus s’est alors remarquablement servi de ses connaissances en médecine. C’était un gros avantage sur ces concurrents ; il donnait véritablement des conseils utiles. C’est alors que le Tribunal de l’Inquisition de Toulouse, doutant de la foi de Michel de Nostre-Dame, mène une enquête sur ces fréquentations et ses activités. La Sainte Inquisition n’aimait pas les prophètes non consacrés. Elle n’hésitait pas à faire un exemple, de temps en temps, en brûlant un de ces hérétiques. De plus, les origines juives de Nostradamus en faisaient une victime toute désignée. Nostradamus prend peur : il quitte Agen et entreprend un Tour de France de quatre ans, de 1540 à 1545, qui l’amènera à rencontrer de nombreux savants et médecins. Ces maîtres à penser sont Galien et Paracelse.

 

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paracelse

 

Galien était le médecin des gladiateurs et le pionnier de l’homéopathie, alors appelée Médecine alchimique. Ses « remèdes galéniques » sont encore en vente aujourd’hui. Paracelse, contemporain de Nostradamus, était médecin alchimiste. Son « Traité des signatures », qui fut la bible de Nostradamus, explique que pour chaque maladie correspond une plante guérisseuse de forme similaire à l’organe malade. Au cours de sa pérégrination, Michel de Nostre-Dame restera même un temps à l’abbaye d’Orval au Luxembourg. On le voit aussi à Valence, Lyon, Vienne, Marseille, Aix-en-Provence, et enfin à Salon de Provence, près de son lieu de naissance où il finit par s’établir. Il met au point un remède à base de plantes pour prévenir la peste. Il est alors appelé partout où des épidémies sont signalées.

 

Le 11 Novembre 1547, il épouse Anne Ponsard, une jeune veuve de Salon-de-Provence ( alors appelé Salon-de-Grau ). Michel s’établit comme médecin et astrologue ; dans ces consultations de médecine, il accorde toujours une large importance aux remèdes à base de plantes. Comme il est fréquent à l’époque, il fait alors latiniser son nom et devient Nostradamus. Entre 1547 et 1557, Anne Ponsard lui donnera trois filles et trois garçons ; l’aîné, César, deviendra Maire de Salon, historien, biographe de son père, peintre et poète. Aux almanachs, succèdent alors des recueils qui semblent viser plus spécialement un lectorat féminin : art de bien se farder, soins à apporter au visage. En 1549, Nostradamus, toujours passionné par l’alchimie végétale, trouve à Milan des idées de confitures médicamenteuses. En 1552, il publie son « Traité des confitures et fardements ».

 

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Au printemps 1555, paraît la première édition des Centuries chez Mace-Bonhomme à Lyon. Le succès est immédiat dans tout le royaume. Convoqué à Dijon devant le Parlement, il devra s‘expliquer : il est relâché. L’édition de 1555 contenait les Centuries 1 à 3, plus 53 quatrains de la quatrième Centurie. En 1557, une nouvelle édition est publiée en incluant de nouveaux quatrains, sixains et présages. Elle va jusqu’à la moitié de la septième Centurie. En 1558, l’œuvre s’achèvera avec les Centuries 8, 9 et 10. Quatre mois après l’édition de 1555, Catherine de Médicis, reine de France et par ailleurs très éprise d’astrologie, d’occultisme et de magie, invite Nostradamus à Paris. L’histoire prétend que la stupeur envahit la reine lorsqu’elle lut, dans le quatrain I-35 relative à la mort d’un roi lors d’un tournoi chevaleresque, une prédiction similaire à celle faite par son astrologue préféré en 1552, Luc Gaurie.

 

Nostradamus tarde à répondre à l’invitation de la reine. Il se fait prier, préférant le calme de son cabinet de travail aux tumultes de la Cour. Mais ne pouvant désobéir, il accepte l’invitation et part pour Paris en juillet. Le 15 Août 1555, il arrive dans la capitale et tombe alors malade d’une crise de goutte : il restera au lit pendant 12 jours ; maladie réelle où « diplomatique », nul ne le sut jamais. Finalement, la reine obtient de lui qu’il se rende à Blois pour établir les horoscopes de ses trois fils : François, Charles et Henri. En dépit des cadeaux somptueux offerts par la reine, satisfaite de ses services, Nostradamus séjourne dans la capitale sans grand enthousiasme. La vie au milieu des courtisans et des multiples astrologues royaux ne lui convient pas. Après quelques mois, il a la nostalgie de sa région natale et décide de retourner à Salon-de-Provence.

 

Reçu comme un grand personnage, il repartira de la capitale avec une confortable subvention et surtout avec l’assurance de ne plus rien craindre de l’Inquisition. En 1564, vers la fin de sa vie, atteint par la goutte et ne pouvant se déplacer, Nostradamus aura une nouvelle fois l’occasion de rencontrer la reine. C’était après la mort du roi Henri II, le roi Charles IX, âgé de 14 ans, et sa mère Catherine de Médicis, accompagnés de toute la Cour, se déplaçaient alors dans toute la France. A Avignon, la reine consulte de nouveau le prophète. Celui-ci prédit alors le règne de Henri de Navarre, futur Henri IV. Charles IX donnera à Nostradamus le titre de « conseiller et médecin ordinaire du roi ».

 

 

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Le 2 Juillet 1566, la goutte a raison de la santé de Nostradamus. A 62 ans, 6 mois et 17 jours, le vieux sage est retrouvé mort près de son lit.

 

 

On raconte que Catherine de Médicis fut très affectée d’apprendre la disparition du mage, un si grand homme et ami de l’Eglise. Le personnage historique venait de s’éteindre et il n’en fallait pas plus pour qu’il rejoigne la légende… Ces ancêtres étaient juifs et la tradition soutient que son arrière-grand-père, Pierre de Sainte Marie, eut une influence très importante sur sa vie. Cet arrière-grand-père était médecin avant de se faire radier de l’Ordre pour avoir fabriqué des médicaments sans autorisation. Libre penseur, n’hésitant pas à s’afficher avec une maîtresse noire, Pierre de Sainte Marie était le « mouton noir » de la famille. Mais le jeune Nostradamus voyait seul son aïeul en cachette. Le vieil homme lui donna un enseignement qui marquera profondément son œuvre.

 

On prétend que ce dernier lui aurait enseigné l’art des mathématiques, la passion pour les astres, la Kabbale ( méthode d’interprétation de la Bible permettant de mieux comprendre la constitution de l’univers et la destination de l’homme ), l’histoire du peuple juif, et surtout, les lois des cycles qui gouvernent le Monde : les saisons, les cycles des astres, les guerres et les armistices, les troubles et les périodes de paix. Nostradamus vouera toute sa vie un vrai culte à cet aïeul atypique. Un autre aïeul marquera Michel de Nostre-Dame, Jean de Saint-Rémy, son grand-père maternelle ; médecin à la Cour royale, il était le notable de la famille. La légende a retenu de Nostradamus le souvenir d’un extraordinaire devin capable de lire dans le futur, des faits d’une grande précision. Dans un millier de quatrains, il aurait prédit les évènements devant arriver jusqu’à l’an 3797. On raconte que de jour en jour, ce grand homme prenait conscience de son pouvoir de prédire l’avenir mais ce ne fut que lorsqu’une tragédie l’affecta personnellement qu’il fit attention à ce pouvoir et qu’il modifia sa vie conséquemment. Quant une nouvelle vague dévastatrice de la peste emporta sa femme et ses deux enfants, en 1533, il sombra dans un profond désespoir et se retira du monde. Il erra alors sans but apparent à travers l’Europe pendant les dix années qui suivirent.

 

A partir de 1544, à Salon de Provence où il venait de se remarier, il commença à rédiger ce qu’il entendait et ce qu’il voyait pendant ses méditations. Il entendait des chuchotements, provenant de l’Esprit Divin, pendant qu’il poursuivait ses études nocturnes. Il écrivit ensuite ses prophéties en quatrains qui sont des vers rimés de 4 lignes. Pour Nostradamus, ses écrits étaient venus « par divine inspiration surnaturelle ». Il nommait d’ailleurs ses vers sibyllins « mes nocturnes et prophétiques supputations, composées plutôt d’un naturel instinct accompagné d’une fureur poétique, que par règle de poésie ». Dans le premier des quatrains qu’il écrivit, Nostradamus nous donne quelques indications sur la façon dont il pouvait travailler et voir l’avenir : 

 

 

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« Estant assis de nuict secret estude,

Seul repose sur la selle d’aerain :

Flamme exigue sortant de sollitude, 

Fait prosperer qui n’est à croire vain ».

 

Traduction :

 

 

Etant assis pendant la nuit secrètement à l’étude.

Etant seul et me reposant sur ma chaise de bronze (d’aerain), 

tout à coup une flamme clairvoyante sortant de la solitude de la nuit, 

me faisant prédire ce qui est réellement difficile à croire.

 

Nostradamus n’hésitait pas à expliquer la méthode qu’il utilisait afin de recevoir ses visions pendant la solitude de la nuit. Un des quatrains nous laisse supposer qu’il utilisait peut-être une baguette divinatoire ou peut-être même que c’était une branche d’arbre qu’il avait découpée lui-même et dont il mouillait les deux extrémités :

 

« La  verge en main mise au milieu de Branches,

De l’onde il moulle & le limbe & le pied :

Un peur & voix fremissent par les manches :

Splendeur divine. Le divin pres s’assied ». 

 

 

Traduction : 

 

 

La branche d’arbre en main, prise au milieu d’autres branches,

 

Avec de l’eau, je mouille les deux extrémités de la branche,

De peur, j’écris ce qui frémit entre mes mains,

Pendant que la Splendeur Divine ; l’esprit Divin s’assit près de moi.

 

Michel de Nostre-Dame choisit de rédiger ses clairvoyances en Français qui était sa langue maternelle. Pour se prémunir contre les inquisiteurs de son époque et pour les rendre inintelligibles aux profanes, on prétend qu’il mélangea à ses vers du latin, du grec, des mots celtiques, hébreux et même des tournures de la syntaxe latine comme les inversions, les antithèses, les anagrammes ( Rapis pour Paris, Norlaris pour lorrains ), des calembours ( Dors-léans pour d’Orléans ). 

 

Nostradamus, qui ne se définissait pas comme astrologue mais comme astrophile ( qui aime les étoiles ), fit ses premières prédictions qu’il publia pendant de nombreuses années dans des almanachs lus par les paysans, afin que ces derniers puissent prévoir la météo ainsi que les meilleures périodes pour planter, récolter ou tailler les plantes. On raconte aussi que lors de son voyage en Italie, de 1547 à 1549, Nostradamus rencontra de jeunes moines à Ancone. Spontanément, il se serait agenouillé devant l’un d’entre eux ( frère Peretti ) et lui baisa sa robe. Lorsqu’on lui demanda la raison de son geste, le prophète aurait répondu : « Je dois me soumettre et ployer le genou devant sa Sainteté ».

 

Le jeune moine en question, un certain Felice Peretti, devint cardinal de Montalte, puis pape en 1585 sous le nom de Sixte Quint. D’après la légende entourant le personnage, tous ces épisodes tendant à supposer les pouvoirs de divination de Nostradamus allaient se confirmer dans les prophéties millénaires. L’histoire a retenu que Nostradamus, dans le quatrain I-35 a prévu la mort du roi Henri II lors d’un tournoi chevaleresque. Cet incident consacra définitivement sa renommée de visionnaire des temps futurs.

 

D’autres prédictions célèbres de Nostradamus concernent les trois fils de Catherine de Médicis. En 1555, il aurait prédit que François (né en 1543) règnerait à peine et mourrait jeune, que Charles (né en 1550) préfèrerait la chasse au pouvoir, et que Henri (né en 1551) vivrait sur les nerfs et serait un vieillard à 34 ans. Effectivement, les trois fils de Catherine de Médicis se sont succédés au pouvoir, et ont régné dans les conditions décrites par le prophète :

 

François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589). En 1564, Nostradamus prédit à Catherine de Médicis que son neveu, Henri de Navarre, sera le futur roi de France Henri IV. On dit même du vieux sage qu’il aurait prédit, dès 1565, sa fin tragique dans un de ses célèbres quatrains ( présage 141 ) :

 

« Du retour d’ambassade, don de Roy, mis au lieu,

Plus n’en fera, sera allé à Dieu,

Parens plus proche, amis, frères du sang,

Trouvé tout mort prèz du lict et du banc. »

 

C’est exactement ainsi que mourra Michel de Nostre-Dame, après avoir reçu 300 écus d’or du Roi Charles IX, il sera retrouvé mort par ses proches, près de son lit et de son banc de travail, le matin du 2 Juillet 1566. Il a été enterré à Salon de Provence dans le petit cimetière de l’église des Cordeliers.

 

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Salon de Provence

 

Au premier plan, on voit une statue et un mur à son effigie.

 

 Nostradamus nous avertit lui-même que l’ensemble de son œuvre n’est pas amphibologique, c’est-à-dire qu’elle n’a pas plusieurs sens mais un seul soigneusement caché. On peut donc légitimement s’étonner lorsqu’on voit les différents commentaires et interprétations des Centuries qui sont parvenus jusqu’à nos jours. Cette prolifération d’avis nous prouve seulement que tous ces « spécialistes » se trompent tout simplement car à quelques nuances près, ils devraient être globalement d’accord. Loin s’en faut lorsqu’on se penche sur leurs analyses, toutes plus « scientifiques » les unes que les autres d’ailleurs. De nombreux glossateurs ont tentés de percer les énigmes des Centuries depuis leur première parution mais ces quatrains, pat leur contenu hermétique, sont des « support idéaux pour la méthode paranoïaque-critique ».

 

On se servit des Centuries contre Mazarin dans les mazarinades, et Guynaud, chef des pages de Versailles ainsi que Jean de Roux, curé de Louvicamp, deux auteurs vivant sous Louis XIV, y virent des mentions de ce roi. Plus proche de nous, au XIXème siècle, Torné-Chavigny, curé de La Clotte, près de La Rochelle, auteur de « L’histoire prédite et jugée par Nostradamus » en trois volumes, s’essaya à la prédiction de l’avenir à partie des Centuries. Bien évidemment, et en dépit d’une lettre adressée au journal le National du 8 avril 1878 qui promettait une récompense de 1000 francs à celui qui établirait qu’il avait tort, ce bouillant curé se trompa sur toute la ligne.

 

A travers les siècles, ceux qui se sont penchés sur Nostradamus et son œuvre se sont toujours contentés de vouloir y déceler ce qu’ils voulaient y trouver plutôt que de chercher à comprendre ce que le médecin de Provence pensait vraiment. La chose la plus importante à remarquer est que les visions de Nostradamus ont été conçues selon les idées de son temps et non selon celles des nôtres. Les Centuries, par leur conception, leur confusion, leur hermétisme, contiennent assez de généralités, de chiffres, de noms ambigus, pour donner à chaque siècle l’illusion d’être concerné. C’est peut-être aussi en cela que Nostradamus est un personnage extraordinaire. Car si on porte sur son œuvre une approche historique objective, on se rend compte que Nostradamus parlait de tout ce qui tracassait ses contemporains. Il parlait ainsi d’Antéchrist, de guerres de religion, de déluge, autant d’événement extraordinaires précédés de comètes, éclipses, prodiges et autres naissances monstrueuses, signes auxquels on ne prête plus le même sens de nos jours.

 

 

On peut bien sûr se poser la question de savoir si Nostradamus croyait lui-même en ses dons de voyance ? Pourquoi pas. La question reste ouverte et sa vie peut nous le laisser supposer. N’omettons pas cependant le fait qu’un prophète professionnel puisse être convaincu de son pouvoir tout en sachant ménager son prestige en délivrant volontairement son message d’une manière mystérieuse. En effet, chaque prophète connaît des échecs. Il est donc vital pour sa crédibilité future de présenter ses visions avec une certaine mise en scène. Pour le « sorcier de Provence », il s’agit en fait de donner à ses oracles une forme poétique énigmatique et impressionnante. Ce qui se passa en 1562 est à ce point révélateur.

 

A la suite de vols sacrilèges perpétrés dans la cathédrale, l’évêque d’Orange consulte Nostradamus afin de lui demander de l’aide pour retrouver les coupables. Sa réponse sera un modèle d’habileté : il s’arrangera pour faire des prédictions et donner des précisions tout simplement invérifiables tout en prenant soin de clore sa « vision » par une touche d’optimisme en déclarant que les responsables de ce larcin seront châtiés et que les trésors dérobés seront retrouvés.

 

Une première précision importante peut-être apportée au sujet de la dite piété de Nostradamus. Le sage de Provence se donnait pour le fils soumis de la Sainte Eglise apostolique et romaine. Il était de plus soutenu et protégé par la très pieuse et chrétienne cour de France ainsi que par de nombreux évêques. Michel de Nostre-Dame n’hésita pas à féliciter en personne un cousin du pape Pie IX pour avoir chassé d’Avignon les hérétiques, ces « ennemis de Dieu ». Après avoir été suspecté à un moment de sa vie par la Sainte Inquisition, Nostradamus semble avoir fait la preuve tout au long de sa vie de sa soumission et de son adhésion au dogme de l’Eglise catholique. Tout est-il si clair ? Des copies de lettres de Nostradamus ont été retrouvées en 1961 dans les archives de la Bibliothèque nationale de Paris.

 

Dans ces lettres dûment authentifiées par des experts, écrites en latin et adressées à un astrologue allemand, le luthérien Lorenz Tubbe, Nostradamus y exprime sa sympathie pour les protestants, les véritables chrétiens à ses yeux, et son aversion pour les catholique qu’il nomme les « papistes », Catherine de Médicis, la future organisatrice du massacre de la Saint-Barthélémy, soupçonnait-elle une telle duplicité de la part de son sorcier qu’elle comblait de présents ?

L’écrivain, archiviste-paléographe, Bernadette Lécureux, vivant à Portsall, près de Brest en Bretagne, est une des meilleures spécialistes européennes de graphologie. Dans le cadre d’une émission consacrée à Nostradamus, une équipe d’Arte, la chaîne, la rencontrée chez elle et lui a confié des copies d’écrits de la main du célèbre « voyant ».

 

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 Voici son analyse :

 

 

« Les quelques échantillons de son écriture que j’ai pu examiner procèdent de deux catégories différentes : les uns sont des graphismes posés, calligraphiées, utilisés pour copier des textes littéraires ; les autres représentent la cursive, c’est-à-dire l’écriture spontanée, représentative des réactions instinctives du scripteur. Il suffit toutefois d’étudier sa signature pour constater que sa personnalité profonde est celle d’un chrétien qui reste fermement attaché aux valeurs chrétiennes des siècles qui ont précédé le sien (…).

 

La régularité des lettres, digne des scribes professionnels du Moyen-Age, témoigne de l’application d’un médecin actif et efficace (…). Les caractères, petits et réguliers, montrent que nous avons affaire à un travailleur particulièrement laborieux, doué de grandeur d’âme et de profondeur de pensée ». De l’examen de ses écritures, Bernadette dit ceci : « il s’agit d’un individu aussi soucieux du détail dans son travail que généreux et large d’esprit ».

 

Reste à évoquer le don de prophétie : « Rien dans l’écriture ne permet de le déceler…ni d’ailleurs de le nier. Un tel don, pour rare qu’il soit, n’est pas absolument exceptionnel : la plupart d’entre nous, sans être prophète, avons connu au cours de notre vie des intuitions, parfois des prémonitions qui se sont réalisées. L’espace et le temps sont des notions contingentes : notre époque a bien maîtrisé l’espace ; pour ce qui est du temps, il n’y a pas lieu de s’étonner qu’à maintes époques des prophètes aient annoncé des évènements à venir (…). Tout ce que l’on peut déceler dans l’écriture de tels prophètes comme Nostradamus, c’est une grande sensibilité, une concentration de la pensée, un véritable recueillement qui permet de s’abstraire des contingences du moment ».

 

On l’aura compris, Bernadette Lécureux éprouve de la sympathie pour Nostradamus, mais ne fait pas siennes les prédictions « catastrophes » sur lesquelles s’épanchent de nombreux spécialistes. « C’est vrai qu’il écrit dans un langage souvent obscur. Chacun peut y voir ce qu’il veut ; mais c’est vrai aussi que plusieurs de ses prédictions se sont réalisées ».

 

Nostradamus reste un personnage énigmatique dont la vie comporte encore de nombreuses zones d’ombre. Le mage de Provence est incontestablement au centre de débats passionnés ou s’affrontent farouches partisans et détracteurs invétérés.

 

 

Une chose est sure : les prophéties n’ont pas fini de faire couler encore beaucoup d’encre

 

Nostradamus (1503-1566) disait : « …il y a sous les étoiles plus de merveilles qu’on ne croit… ».

 

 

Site internet :

 

Télécharger en fichier pdf l’intégrale des centuries :

 

http://cercle.nostra.online.fr/corpus.htm

 


 

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Quelques livres sur Nostradamus et son œuvre :

 

Jean Charles de Fontbrune « Nostradamus, historien et prophète »

Richard Balducci « La vie fabuleuse de Nostradamus »

Roger Frontenac « La clef secrète de Nostradamus »

Serge Hutin « Les prophéties de Nostradamus »

V. Ionescu & M.T. de Brosses «  Les dernières victoires de Nostradamus »

Etienne Mezo « Ainsi parlait Nostradamus »

 


 

 

Nostra12
film avec Tcheky Karyo- 1997
 
*
 

Un grand visionnaire...

 

 

  

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T
C'est exatement ca pfffffffffff
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S
il aété trés réputé de par ses prédictions ; et moi, j'y crois : quand on voit ce qu'on voit actuellement, chomage, créve la faim, plus de saison, dégats partout dans le monde etc.....moi,j'y crois - il avait prédit la fin du monde pour 27 décemmbre 2010 - personnellement, peut etre se ne sera pas pour cette année, mais j'y crois, car rien ne vas plus - et elle aura lieu, j'en suis sure!!!!!en tout cas, j'ai appris beaucoup d choses dans ce feuillet que je ne connaisais pas sur lui
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R
Très intéressant personnage que ce Nostradam. J'ai lu 4 ou 5 bouquin sur lui car il est très vrai que ce personnage est très controversé. On m'avait parlé de l'initiation de Nostradam et j'ai voulu biensur en connaitre plus. J'ai lu le livre de Zévaco qui parle d'une initiation en Egypte. Certe ce livre est un "roman historic" ce qui veu tout dire et à la fois rien dire. Simplement je pense que sous couvert de roman le roman historic et un moyen de faire passer parfois quelque message sans avoir à se justifier : après c'est un roman ! Très intéressant ce livre. Un autre de Fontbrune bien terre à terre ... un autre écrit par Jérome et Dominique Dobécourt très intéressant lui aussi .... Mais surtout de fil en aiguille je sui arrivé sur le livre : Ulrich de Mayen maitre de nostramdamus , la bible de l'an 2000. Ce livre reste un mystère d'ailleur en soit ! Tout comme le personnage de Nostredam finalement ... Au fait j'sui tombée par "hasard" sur ce site : très instructif j'adore !
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G
Etant moi m? un ?g? de Nostradamus, je puis dire qu'il fut le plus grand proph? de tous les temps apr?Jean de l'apocalypse. Un certain 15 aout 2013 ?eims il y aura un ?nement politique et religieux et spirituel qui changera la face du monde, un changement de paradygme pour le monde entier. L'avantage de l'outil internet c'est qu'il permet d'immortaliser cette date importante du 15 aout 2013 dont on se souviendra dans tous les manuels des livres d'histoire du monde entier. Ceci est en conformit?vec le retour du Christ ou son avatar. Les plans divins sont parfois divulgu?de longues ann? auparavant. Que celui qui veut comprendre comprenne!
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A
Je trouve cet homme tr?fascinant...Le monde est un myst?. Le myst?eux n'en ai encore plus myst?eux...Alaza?<br /> http://www.alazais.net
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