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Un jeune rhinocéros laineux a été découvert pratiquement intact dans le sol gelé aux abords d’une rivière en Yakutie, une région située dans le nord-est de la Sibérie et considérée comme l’une des plus froides du monde.
Les températures y caracolent en hiver à -50°. Il peut y neiger dès fin août. Pas étonnant, dès lors qu’une carcasse, intacte à environ 80%, ait pu y être retrouvée. Elle n’a pas encore été étudiée par les scientifiques, mais il semble qu’une partie de ses organes internes n’ait pas disparu. Les dents, une partie de l’intestin encore plein et des morceaux de tissus ont pu être identifiés.
La datation radiocarbone n’a pas encore été faite, mais Valery Plotnikov, un chercheur de l’Académie des sciences de Russie présent sur le lieu de la trouvaille, estime qu’il aurait vécu il y a plusieurs milliers d’années, entre 20.000 et 50.000 ans. Selon les observations, le jeune rhinocéros laineux, qui n’a pas plus de 4 ans, est mort de noyade alors qu’il était séparé de sa mère.
La découverte a été réalisée non loin du site où Sasha, le seul bébé rhinocéros laineux découvert à ce jour, a été exhumé en 2014.
Les loups et les chiens originaires de Sibérie
Mietje Germonpré, paléontologue à l’Institut fédéral des sciences naturelles de Belgique n’est pas du tout surprise par cette découverte : "Avec le réchauffement climatique, le permafrost se dégèle de plus en plus et les découvertes de carcasses presque complètes d’animaux préhistoriques se multiplient. Tout est complet : les poils, les peaux, les os, les ongles ou les griffes, le contenu stomacal et même les yeux. On peut analyser en détail des animaux totalement disparus depuis des milliers d’années. Ce sont de véritables trésors scientifiques. "
Des mammouths, des rhinocéros laineux, des lions des neiges et des loups, un véritable bestiaire sort progressivement de la glace, offrant aux scientifiques un instantané de la vie dans la toundra sibérienne, 20.000 à 50.000 ans plus tôt. A deux reprises, Mietje Germonpré s’est rendue dans la capitale de la Yakutie, Yakutsk au musée du mammouth pour y étudier deux spécimens de jeunes loups. L’état de conservation de leurs carcasses est tout aussi remarquable. Une identification ADN a permis de déterminer qu’il s’agit d’une branche éteinte de loups sauvages. Elle nous explique : "Beaucoup de branches de canidés se sont éteintes et il y a eu beaucoup de migrations de loups à travers le continent asiatique et l’Europe. L’origine des loups et des canidés peut être considérée comme étant en Sibérie."
Espoirs de clonage
En 2012, la carcasse miraculeusement préservée d’un jeune mammouth laineux a été retrouvée dans la toundra sibérienne. Du sang gelé a même pu en être prélevé. Jenya, du nom dont il a été baptisé, soulève beaucoup d’espoirs auprès des chercheurs russes. Ils tentent depuis sa découverte de lui redonner vie par clonage. L’idée étant d’inséminer une mère éléphante avec un fœtus cloné de Jenya. Mais entre les désirs et la réalité, il y a une marge qui n’a pas encore été franchie.
Une grosse partie des fossiles retrouvés en Yakutie restent dans les frigos du musée du Mammouth de Yakutsk. D’autres ont leur peau et leurs poils imprégnées de produits conservateurs pour pouvoir être exposés. Le musée dispose également de vitrines frigo pour les présenter au public.
Aucun hominidé n’a encore été retrouvé dans cette région de Sibérie. C’est, selon les spécialistes, une question de temps et de chance. Nul doute que le permafrost de Yakutie n’a pas encore révélé tous ses secrets.