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LES « TRUCS » DES MEDIUMS

LES « TRUCS » DES MEDIUMS

ectoplasme
 
L’assistance retenait son souffle. Dans la demi-obscurité, les rideaux noirs du cabinet où le médium avait été allongé, sur un divan, s’entrouvrirent légèrement. Une forme blanchâtre apparut dans l’entrebâillement, celle d’une femme aux longs cheveux bouclés. L’un des assistants se leva. Il prit doucement le fantôme par la taille et voulut l’attirer dans la pièce pour que tout le monde le voit. Mais, curieusement, le fantôme lui résista. Une courte lutte s’ensuivit et, dans la bagarre, une perruque tomba à terre, dévoilant le visage effaré du médium. Tandis que tous les assistants pouvaient constater, à travers les rideaux écartés, que le divan était vide. Il y eut un grand cri de désappointement, suivi de quelques rires…

 

C’est ainsi, dans la confusion et sous les quolibets, que le médium Miss Showers termina sa carrière, à la fin du XIXe siècle. Depuis que quelques dizaines d’années plus tôt, le spiritisme avait mis les médiums à la mode, ce n’était pas la première supercherie découverte. Et ce ne serait pas la dernière. La gloire, la considération, le respect quasi religieux dont on a toujours entouré ces êtres exceptionnels, intermédiaires entre les humains et les manifestations de l’au-delà, a, en effet, tenté plus d’un aigrefin. De nombreux prestidigitateurs se rendirent vite compte qu’ils obtenaient beaucoup plus de prestige en faisant croire que leurs tours venaient des facultés paranormales dont le ciel les avait dotés que d’une simple adresse dans la manipulation. Et, bien vite, prestidigitateurs et fakirs se proclamèrent télékinésistes, méta gnomes, voyants ou télépathes.

Leur adresse était elle qu’elle échappait à tous les contrôles. On avait beau les fouiller entièrement, les coudres dans des maillots spéciaux, les attacher solidement ou leur faire tenir continuellement bras et jambes par des « contrôleurs », ces fraudeurs parvenaient toujours à utiliser leurs « trucs », jusqu’au jour où une maladresse, ou un concours fortuit de circonstances, comme dans le cas de Miss Showers, dévoilait la supercherie. Les plus grands médiums eux-mêmes, ceux dont les contrôles les plus sévères, par les savants les plus exigeants, ont établi l’authenticité des dons paranormaux, ne sont pas à l’abri d’une fraude. La médiumnité, en effet, ressemble à l’inspiration poétique. Comme elle, elle admet difficilement la réalisation sur commande. La réussite des phénomènes paranormaux dépend, en grande partie, de l’énergie du médium et de sa forme psychique. Aussi, il peut arriver que, dans un jour de mauvaise forme, pour ne pas décevoir ceux qui se sont déplacés pour l’admirer, ou pour ne pas faire mentir sa réputation, le médium donne le « petit coup de pouce » artificiel qui l’aidera à réaliser le phénomène que sa seule puissance psychique ne parvient pas, alors, à déclencher.

eusapia palladino
Eusapia Palladino (en blanc) avec Camille Flammarion

L’un des plus grands médiums contemporains, l’Italienne Eusapia Palladino reconnaissait, ainsi, que, parfois, une impulsion inconnue la poussait à produire d’une façon normale les phénomènes sollicités lorsqu’ils ne se réalisaient pas d’une manière paranormale. Les « trucs » utilisés alors par ces fraudeurs d’un jour ou ces menteurs professionnels, sont d’une grande variété et témoignent d’une imagination souvent étonnante. Certains « trucs » ne réclament aucun accessoire. Dans le cas des voyantes, par exemple, la psychologie peut, souvent, pallier l’absence de cliché mental. Même si sa boule de cristal ou son marc de café reste muets, une voyante dotée d’intuition pourra, en observant le visage, les vêtements, les mains de son client voir à qui elle a affaire. Quelques questions adroites sauront lui révéler ce que celui qui la consulte est venu chercher. Les faux télépathes, eux non plus, n’ont besoin d’aucun accessoire. Mais leur numéro doit être parfaitement au point, comme pour ceux qui se produisent dans les music-halls, du style Myr et Myroska. Là, le don de la transmission de pensée est remplacé par un code secret entre les deux compères. Ils ont mis au point un langage compliqué ou, par des mots ou des gestes, ils peuvent correspondre dans une série de situations types et répondre à des questions de style : quel est le lieu de naissance porté sur la carte d’identité de ce monsieur ? Le numéro de son passeport ? La couleur de sa cravate, etc. Certains faux télépathes modernes utilisent, même, de minuscules émetteurs-récepteurs placés directement sur la gorge, comme en possèdent aujourd’hui les aviateurs. Les faux hypnotiseurs, eux aussi, mais avec des compères, en promettant discrètement aux volontaires une récompense, à l’issue du spectacle, ou en comptant simplement sur les réflexes du sujet. Beaucoup, en effet, ne veulent pas paraître ridicule en étant le seul qui ne sent rien et ils font d’eux-mêmes semblant de s’endormir ou de répondre aux suggestions de l’hypnotiseur. Plus élaborées sont les astuces des faux métagnomes qui prétendent lire des lettres cachetées, ou découvrir à l’avance des chiffres, comme les résultats d’une élection, l’arrivée du tiercé, le numéro gagnant de la loterie nationale, etc. Le regretté Robert Tocquet (Les pouvoirs secrets de l’homme et les mystères du surnaturel, Ed. J’ai Lu) grand spécialiste des médiums et qui a autant traqué les faussaires que célébré les véritables phénomènes, nous livre leurs secrets.

Pour lire une lettre cachetée sans l’ouvrir, rien de plus simple. Vous tenez dans la main un coton imbibé d’alcool à 90° dont vous mouillez légèrement l’enveloppe, le papier devient transparent un court instant pendant lequel vous pouvez déchiffrer le message. Les résultats des courses ou des élections sont généralement, pour plus de suspense, enfermés par le faux métagnome dans un coffret fermé à clef, après avoir été inscrits sur un morceau de papier roulé. Le jour des résultats, il fait ouvrir le coffret par un tiers, de préférences un huissier pour faire sérieux. Et le chiffre exact se trouve, en effet, inscrit sur le papier. Que s’est-il passé ? En réalité, le faux métagnome n’avait rien deviné du tout et c’est un papier blanc qu’il avait fait semblant de déposer dans le coffre et subtilisé au dernier moment. Une fois les résultats connus, il les a inscrits sur un papier identique qu’il a dissimulé dans l’axe de la clef truquée du coffret. Et c’est l’huissier lui-même qui, en ouvrant la boîte, a fait tomber, à l’intérieur, le second papier dissimulé dans la clef. Les lévitations de table, les déplacements d’objets, les coups frappés par les « esprits » sur les meubles, etc. réclament déjà un appareillage plus compliqué. Certains faux médiums se contentent, pour faire tourner une table, d’appuyer sur un côté du guéridon, tandis que leur chaussure, engagée sous l’un des pieds de la table la déséquilibre. Mais beaucoup utilisent des tiges de fer ou des crochets qui se déplient et qu’ils tiennent dissimulés dans leurs manches. Robert Tocquet cite encore le « truc » de la punaise, valable seulement pour les petits guéridons.

lévitation
 
DEPLACER DES OBJETS

Le pseudo médium  profite de quelques passes sur la table pour y enfoncer une punaise de la couleur du bois. Puis, à l’aide d’une bague spéciale, fendue au milieu, il  accroche la punaise et n’a plus qu’à soulever la petite table. Pour déplacer les objets, le faux médium utilise des fils de nylon de couleur noire ou des longs cheveux. Il y a fait deux boucles à chaque extrémité qu’il a passé dans ses pouces. Il peut ainsi soulever des objets légers ou les attirer à soi. Eusapia Palladino elle-même avoua avoir parfois utilisé un cheveu pour faire baisser à volonté le plateau d’un pèse lettre. Pour produire des craquements suspects dans les meubles, on peut simplement faire craquer ses articulations, mais il existe également dans les maisons qui fournissent les prestidigitateurs en accessoires, des appareils spéciaux qu’on peut dissimuler dans sa chaussure. Il existe, aussi, un « marteau américain » que l’on peut fixer au genou, sous le pantalon. Une légère flexion de la jambe le fait frapper le dessous de la table.

PHENOMENES LUMINEUX

Les messages des esprits, eux aussi, peuvent être truqués assez facilement sur du papier ou des ardoises avec des encres sympathiques ou des crayons spéciaux. La production de phénomènes lumineux d’origine prétendue supranormale ne demande pas de matériel très compliqué, d’autant qu’ils ont généralement lieu dans l’obscurité, ce qui facilite les faits et gestes du médium. Ainsi il suffit, pour obtenir des lueurs colorées, d’ouvrir un flacon d’huile phosphorée. Une médium avait perfectionné le « truc » en enduisant ses mollets d’huile phosphorée. Elle soulevait ses jupes et agitait les jambes qui laissaient des traînées lumineuses tout à fait étranges dans l’air. Mais là où les médiums fraudeurs atteignent au génie c’est quand ils se mettent à produire des fantômes. Car, dans ce domaine, tout est possible : morceaux de gaze dans un étui, masques de caoutchouc, ballons de baudruche sur lesquels sont peints des visages, gravures de journaux, perruques, fausses barbes, etc. La panoplie n’a pas de limites à partir du moment où on sait la dissimuler. Pour apparaître tout à coup, le médium déguisé en fantôme, revêt un grand voile noir. Dans la pénombre ou la lumière rouge réclamées par tous les médiums (les vrais comme les faux, d’ailleurs) il se place devant le cabinet noir. Et il ôte tout à coup son voile. Il le remettra aussi prestement quand il voudra disparaître. Pour corser l’apparition on peut y ajouter la lumière d’une lampe à phosphore. Robert Tocquet raconte ainsi une matérialisation :

« Si le médium désire produire une matérialisation se formant progressivement, il enveloppe sa lampe à phosphore d’une vingtaine de tours de gaze et, en déroulant lentement l’étoffe, il donne l’illusion d’un esprit qui se matérialise peu à peu. Un point légèrement lumineux apparaît, grandit, augmente d’intensité, puis le médium travesti en fantôme devient visible. »

La difficulté réside, bien sûr, dans la façon de cacher, puis de revêtir le déguisement du fantôme. Mais tous les pseudo-médiums disposent d’une habileté diabolique pour échapper à tous les contrôles. Certains savent se défaire de leurs liens et les remettre avec une adresse digne du grand prestidigitateur américain, Harry Houdini. D’autres utilisent les services d’un compère, généralement un parent, qui leur apporte le matériel dissimulé dans leurs vêtements. On en a vu déposer habilement leurs accessoires, avant le contrôle, dans le cabinet médiumnique et certains pousser l’audace jusqu’à les cacher dans les propres poches des contrôleurs. Un faux médium célèbre, Eldred, avait conçu une chaise truquée dans le dossier de laquelle il plaçait des barbes, des perruques, une lampe électrique, des épingles, etc. Un nommé Laslo dissimulait tout son matériel dans son rectum. On en a vu d’autres utiliser leur prépuce, leur bouche, leur arrière-gorge, leurs narines ou la plante de leurs pieds. Mme Ducan, elle, parvenait à placer dans son estomac et à régurgiter à volonté plusieurs mètres de gaze, des gravures, des photos, des gants de caoutchouc, etc. On le voit, l’imagination machiavélique et l’adresse de ces faux médiums avaient de quoi abuser, au-delà des crédules, les savants eux-mêmes. Et beaucoup réussirent à faire croire à leurs dons paranormaux pendant des années. Pourtant, toutes ces supercheries, ces « trucs », ces mensonges ne devraient pas jeter le discrédit sur tous les médiums. Les contrôles, au fur et à mesure que les supercheries étaient découvertes, ont été renforcés, la crédulité des assistants s’est émoussée. Et de nombreux médiums sortent tout à fait blanchis de toutes les investigations. Pour eux pas d’accessoires, de codes secrets, ou d’aide de compères. Aujourd’hui plus que jamais on doit le reconnaître, certains êtres ont reçu du ciel des dons extraordinaires que jamais les plus habiles trucages ne parviendront à égaler.

fantome eusapia
 
FRAUDES ET IMPOSTURES

Les ennemis de la parapsychologie ont tendance à ne voir que fraude et imposture dans toutes les expériences qui leur sont présentées. Il ne faut pas prétendre qu’il n’y en a pas. Elles sont même nombreuses, mais néanmoins elles ne mettent pas en cause les fondements de la parapsychologie, pas plus que le docteur Petiot de sinistre mémoire ne mettait en cause toute la médecine ou qu’une poignée de notaires véreux le corps notarial dans son ensemble. Disons même que si des médiums aux dons incontestables fraudent, c’est souvent parce que les sceptiques leur en demandent beaucoup trop lorsqu’ils veulent les tester. Les facultés paranormales sont irrégulières, c’est bien connu. A la longue, certains expérimentateurs sont malheureusement amenés à frauder les jours défavorables.

Quelques exemples sont classiques. Le physicien Paul Langevin, esprit fort s’il en fut, décida un jour de contrôler les facultés d’Eusapia Palladino, le médium favori de Charles Richet, célèbre pour soulever des objets grâce à son énergie psychique (elle perdait quinze kilos par séance). « Pour moi, dit Langevin, il fut clair qu’elle avait un truc pour libérer une de ses mains et « travailler ». Avant la séance suivante, j’ordonnai secrètement d’enduire de colle tous les objets qu’elle devait toucher. D’abord, tout alla comme sur des roulettes. Mais, soudain, Eusapia entra dans une très grande agitation, elle se mit à jurer comme un charretier et elle bondit hors de la salle. La lumière s’alluma. Richet accourt et déclare : « Je ne sais pas ce qui arrive à Eusapia, elle est bouleversée et elle déclare qu’elle a perdu provisoirement ses pouvoirs. » Je me mis à rire et je montrai de nombreuses empreintes de doigts d’Eusapia sur la table enduite de colle. »

Cette expérience semble concluante. Pourtant, Eusapia Palladino avait des dons qui ont été prouvés. Son erreur est d’avoir cédé à la tentation pour faire plaisir à Richet un jour où, poussée à bout par Langevin, elle n’était pas dans un état optimum. Même un grand savant comme William Crookes n’était pas à l’abri des auteurs de supercherie. L’un de ses médiums était Florence Cook. En 1910, jouissant d’une belle retraite, elle révéla qu’elle avait souvent triché « parce qu’elle se trouvait malade et ne voulait pas avouer qu’elle était temporairement privée de son pouvoir. » J.B. Rhine, lui-même, fut également victime de fraudeurs. En 1974, par exemple, l’un de ses assistants, Walter Levy, reconnut qu’il avait triché au cours de manipulations. Cependant, les expériences de Rhine, contrôlées scientifiquement, sont nombreuses et ces indélicatesses d’employé malhonnête ne détruisent pas l’essentiel. On peut citer des cas de fraude jusqu’en Union soviétique. En 1964, une nommée Ninel Koulaguina défraya la chronique par ses dons de télépathe. Mais des contrôles sérieux prouvèrent qu’il s’agissait d’une imposture. Quatre ans plus tard, à Leningrad, apparaissait Nelya Mikhaïlova qui procéda à plusieurs reprises à des expériences de télékinésie (déplacement d’objets par la pensée). Or, il apparut que Ninel Koulaguina et Nelya Mikhaïlova n’étaient qu’une seule et même personne. S’agissait-il alors d’une supercherie ? Peut-être, mais ce n’est pas absolument évident car le docteur Sergeyev, du laboratoire militaire de Leningrad, et le Tchécoslovaque Redjak ont tous deux testé Nelya Mikhaïlova et sont convaincus de ses pouvoirs.

Le cas d’Uri Geller à, lui aussi, fait couler beaucoup d’encre. Ses dons paraissent certains, surtout depuis que des spécialistes de la métallurgie ont découvert que les objets métalliques censés être tordus par lui présentent des anomalies moléculaires inexplicables. Tous les illusionnistes, parmi lesquels Gérard Majax, se gaussent de lui. N’importe lequel d’entre nous est capable d’en faire autant, disent-ils, c’est un simple tour de passe-passe. Alors, on est en droit de se demander pourquoi ils ne le font pas. En fin de compte, on ne prête qu’aux riches. Si des fraudes incontestables existent en parapsychologie, c’est parce que c’est un domaine vaste et prometteur.

Mais, à vouloir trop prouver…


Source- documents personnels

 
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