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Un autre regard sur le monde, une autre vision... 4 millions de visiteurs ont franchit la porte. Qu'attendez- vous ? Gardez l'oeil ouvert et le bon si possible... Tyron

Les enfants sauvages

  *** L’'Anthropologie ***

 

L'anthropologie est une discipline des sciences humaines et des sciences naturelles qui étudie l’être humain sous tous ses aspects, sociaux, psychologiques, culturels, et physiques (anatomie, physiologie, pathologie, évolution). Cette discipline s’appuie notamment sur l’étude comparative (ethnologie) des caractéristiques sociales et culturelles des différentes sociétés et ethnies. L'ethnographie est la branche de la discipline qui s'occupe de la collecte des données sur le terrain. (L’anthropologie synthétise ces données dans le cadre d'une étude générale de l’espèce humaine. Elle tente, entre autres, de prouver l'unicité de l'esprit humain à travers la diversité culturelle.)

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1- LES HOMMES SAUVAGES

Dans un épisode de la série X-Files « Le Diable du New Jersey », Mulder et Scully sont confrontés à un criminel qui se révèle être une « femme sauvage ». A moins qu’elle n’ait été « oubliée » en route par l’évolution naturelle…

 

Le diable du New Jersey n’est pas un mythe inventé par les auteurs des X-Files. Son existence est évoquée depuis les années 1790. Loren Coleman, cryptozoologiste, reporter au Fortean Times et- accessoirement- fan des X-Files, a recensé pas moins de trente variantes de cette légende, qui toutes contiennent les éléments suivants : un enfant-diable disparaît par la cheminée après sa naissance, des traces de pattes sont découvertes, laissées tantôt par un monstre ailé, un lion volant ou un être mi-homme mi-bête, etc.

 

Dans son livre L’Amérique mystérieuse, paru en 1983, Coleman s’interroge : quelle est la part de vérité dans ces contes pour enfants et ces délires d’adultes ? Il se pourrait bien, en effet, que- comme pour beaucoup d’autres phénomènes paranormaux-, l’étiquette « diable du new Jersey » soit appliquée à tout et n’importe quoi. Chris Carter, le créateur de X-Files, a son opinion sur la légende du diable du New Jersey : « Nous aimons nous faire peur. Nous aimons penser que le Père fouettard est là, dehors, dans la nuit. Le prédateur nocturne fait partie de notre inconscient collectif. Il est à l’origine du mythe du diable du New Jersey ou de celui des loups-garous, entre autres. » Pour l’épisode, Carter s’est également inspiré d’un article sur l’évolution humaine du prix Nobel E. O. Wilson : « Selon lui, les hommes sont les prédateurs suprêmes. Leurs ravages sont inimaginables. De vrais gloutons ! Alors, je me suis demandé : et si l’évolution se mettait à fonctionner à rebours ? Si on se retrouvait avec un homme de Néanderthal en plein New Jersey ? » Bien sûr, Carter n’ignorait pas et admirait le film de François Truffaut L’Enfant sauvage, d’après l’œuvre du médecin et pédagogue français Jean Itard (1775-1838).

 

le cryptozoologiste LOREN COLEMAN

 

Orphelins, enfants difformes, nourrissons dont la naissance n’a pas été souhaitée… Longtemps, la société a tenu à l’écart ou rejeté ceux dont elle ne souhaitait pas s’encombrer. Ils étaient abandonnés, souvent ils mouraient, parfois des animaux s’occupaient d’eux. Le cas le plus ancien d’'« enfant loup » remonte à 1344. Bien d’autres cas ont été mentionnés depuis- enfant-mouton, enfant-ours, etc. Signalons en particulier celui d’un gamin, découvert à Bamberg vers 1680, qui aimait se battre avec les chiens féroces et « devint de plus en plus intelligent après qu’on l’eut éduqué ». 

*** L’'AFFAIRE SINGH ***

 

Lorsqu’en 1920, le révérend Singh de Midnapore, en Inde, fut chargé d’enquêter sur de prétendus fantômes qui hantaient un village, il ne s’attendait certes pas à découvrir des enfants vivant auprès de loups dans une termitière abandonnée… Le prêtre réussit à convaincre ses assistants de ne pas abattre toutes les « créatures ». On ne tua donc que la mère, pour s’apercevoir ensuite que les deux « fantômes », ou « loups-garous », n’étaient autres que deux fillettes d’environ trois et six ans, qui ne semblaient pas apparentées (ce qui laisse à penser que la louve les avait « adoptées » séparément, à deux moments différents). Le révérend Singh recueillit les enfants dans son orphelinat de Midnapore. Les petites ne semblaient pas souffrir du froid et refusaient systématiquement de porter des vêtements. Lorsqu’il leur fit coudre des espèces de couches, elles cherchèrent sans trêve à s’en débarrasser, jouant des griffes et des dents. Les fillettes lapaient du lait, mais refusaient toute nourriture solide, jusqu’au jour où elles sortirent dans la cour au moment même où l’on nourrissait les chiens de l’orphelinat. Elles se précipitèrent alors vers les gamelles. Le prêtre tenta bien de les retenir, mais la plus grande lui échappa pour s’immiscer immédiatement entre les animaux affamés. C’est alors qu’à la surprise générale, les chiens la laissèrent prendre quelques bouchées de viande, puis s’en repartir tranquillement un os entre les dents ! L’enfant passa les jours suivants, roulée en boule, à ronger son os. On finit par donner un nom aux deux fillettes : Kamala et Amala. Le temps était venu pour elles d’apprendre ce qu’être de race humaine signifie. L’homme s’est souvent demandé en quoi il diffère des animaux. Les enfants sauvages peuvent nous aider à trouver réponse à cette question. Kamala et Amala vivaient comme les loups : la nuit. Elles jouissaient d’une excellente vision, couraient à quatre pattes plus vite qu’un homme normal sur ses deux jambes, mangeaient de la viande et ingéraient des graviers (comme le font certains animaux pour faciliter la digestion).

 

Surtout, elles craignaient les humains, préférant la compagnie des chiens de l’orphelinat à celle des autres enfants. Le révérend Singh commença à se demander sérieusement s’il n’aurait pas mieux fait de laisser les deux enfants auprès de la louve. Peu de temps après, le 21 septembre, Amala mourut. Kamala poussa et secoua son cadavre dans l’espoir de l’animer, et l’on eut le plus grand mal à lui faire quitter la pièce. Kamala laissa enterrer Amala. Le révérend  Singh raconte que deux larmes coulèrent sur ses joues, sans que l’expression de son visage ne soit changée pour autant. Dans les semaines qui suivirent, Kamala resta prostrée, ne se déplaçant que pour renifler les endroits où Amala était passée. Elle se remit à hurler, comme les loups. Kamala se lia d’amitié avec une petite hyène que le prêtre lui avait achetée. Puis elle commença à s’intéresser aux autres enfants, à prendre leurs jouets dans sa bouche et à les mâchonner. Enfin, elle finit par jouer avec eux. Pendant les années qui suivirent, Kamala apprit à sortir vêtue et commença à avoir peur du noir. Elle apprit quelques mots, sans toujours pouvoir les utiliser à bon escient, s’exclamant une fois : « satan cochon ! » au beau milieu de l’eucharistie ! Le 26 septembre 1929, Kamala tomba malade- fièvre typhoïde. Ironie du sort, c’est pendant ses derniers jours qu’elle s’exprima le mieux, demandant par exemple à une infirmière : « Je veux faire, emmène-moi dehors. » Mais, tandis qu’elle satisfaisait à ses besoins dans la cour, l’enfant grignotait encore quelques graviers- difficile de se défaire des bonnes vieilles habitudes ! Kamala mourut le 13 novembre 1929. On l’enterra à côté d’Amala sous un arbre. Elle eut droit à une sépulture chrétienne.

*** ENFANTS SAUVAGES SOLITAIRES ***

Grand nombre d’enfants sauvages semblent n’avoir pas été adoptés par des animaux, mais avoir survécu par leurs propres moyens. Contrairement aux enfants-animaux, ils se déplacent sur leurs membres postérieurs. Le plus célèbre d’entre eux, bien entendu, est celui qui fut capturé le 9 janvier 1800 à Lacaune, en France. Son histoire a inspiré un célèbre film de François Truffaut, L’Enfant sauvage en 1969. Ce film est sorti aux Etats-Unis sous le titre The Wild Child. Curieux hasard, le jour de la première, la police découvrit une petite fille âgée d’environ douze ans, que ses parents avaient laissée seule, attachée à une chaise percée, depuis qu’elle était bébé. Le film de Truffaut attira l’attention sur le cas de cette enfant des villes, mais bel et bien sauvage. Une équipe de chercheurs fut chargée de suivre ses progrès. La suite de l’histoire est triste. La fillette apprit des rudiments de langage et fut placée dans différentes familles d’adoption, où elle fut battue, avant d’être rendue à sa mère, puis aux scientifiques. Les chercheurs furent accusés en justice de s’être servis d’elle comme cobaye. L’enfant est aujourd’hui une jeune femme et coule ses jours dans une institution psychiatrique. Nul n’a réussi à faire dire à sa mère si elle était normale à sa naissance où si elle avait été délaissée parce qu’elle était mentalement déficiente- auquel cas, tous les tests seraient à revoir, tests auxquels il ne serait sans doute pas inintéressant de soumettre également les parents… Quoiqu’il en soit, l’affaire secoua profondément les Etats-Unis. Chris Carter s’avoue très impressionné par le film de Truffaut. « C’est fascinant. Victor (l’enfant sauvage) pouvait plonger sa main dans l’eau bouillante sans se brûler. Le concept de chaleur lui était étranger. Cela signifie-t-il que la douleur, elle aussi, n’est qu’un concept ? » Carter estime cependant que nous sommes « nés » humains : « Je fais partie de ceux qui croient que l’humanité nous est donnée par nos gènes. Nous y sommes un peu aidés, il est vrai, mais en fin de compte, nous sommes victimes de notre héritage ! »

 

 Après la découverte de l’enfant sauvage à Lacaune, un médecin, le docteur Jean Itard, fut chargé de « civiliser » le jeune Victor. Le docteur pensait que l’éducation était la clé de tout. Lorsqu'il fut capturé, il était- comme les autres enfants sauvages- insensible au froid et à la chaleur, jouait nu dans la neige, tentait de se sauver, croyait que son reflet dans le miroir était « quelque chose derrière ». Enfin, il passait des heures à regarder la Lune. Pendant des années, Itard étudia et éleva Victor, essayant d’améliorer ses capacités de concentration. Il réussit à le faire pleurer pour la première fois en le suspendant dans le vide par une fenêtre du deuxième étage. La sévérité d’Itard et les soins affectueux de Mme Guérin, sa gouvernante, permirent à Victor de faire des progrès. Il apprit à mettre la table, à déchiffrer des mots simples, commença à ressentir le froid et devint difficile quant à sa nourriture. Il aimait aider et recevoir des compliments. Les punitions affectives semblaient le toucher plus que les punitions physiques (sauf, évidemment, lorsqu’on le suspendait à l’extérieur de la fenêtre). C’est alors qu'il atteignit l’âge de la puberté. La plupart des enfants sauvages ne semblent pas intéressés par le sexe, sans doute parce qu’ils ne s’identifient pas comme étant des homos sapiens et ne sont donc pas plus attirés physiquement par les humains que les humains ne le sont habituellement par les animaux

. Victor, de ce point de vue, était différent ; n’avait-il pas passé plusieurs années en compagnie des hommes… et des femmes ? « Il s’approchait d’une femme et la pinçait gentiment, rapporte le docteur Itard. Mais comme ces étranges caresses ne faisaient qu’accroître son désir et donc sa douleur, il finissait par repousser violemment la malheureuse pour s’intéresser à une autre. » Le docteur Itard, prude, préférait le calmer par de traditionnels bains froids et des exercices violents. Le bon docteur ajoute : « Je savais que, si je révélais à Victor la nature de ses désirs, il en tirerait un grand bénéfice (…), mais je craignais, une fois qu’il saurait satisfaire ce besoin, que notre sauvage ne se mette à vouloir le faire en tout lieu. » décidément, les adolescents n’ont pas la vie facile ! Itard finit par s’intéresser à d’autres types de recherche (son travail servit néanmoins de fondement à la technique Montessori- excepté le simulacre de défenestration, bien entendu…). Victor vécut auprès de la bonne Mme Guérin et fut apparemment heureux. Les hommes des villes et les hommes sauvages pourraient-ils être amenés à vivre ensemble ? La question vaut la peine d’être posée. Selon Loren Coleman, « l’extension des grandes villes va contraindre les hommes demeurés primitifs à se montrer. S’il existe un être tel que celui présenté dans l’épisode « Le diable du New Jersey », il ne pourra éviter d’être confronté à la civilisation urbaine. N’oublions pas non plus l’existence des sans domicile fixe, des vétérans du Viêt-nam, des pauvres. Beaucoup d’entre eux sont d’ores et déjà partis vivre dans les forêts ; d’une certaine façon, ils sont redevenus des hommes sauvages. »

 

Source- Aux frontières du réel- le dossier par Jane Goldman- chez l’Archipel

La taverne de l’étrange- 7 octobre 2007

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http://www.cndp.fr/Tice/teledoc/dossiers/dossier_sauvage.htm


 

 

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M
Amala et Kamala, les fillettes-louves, découvertes en 1920 en Inde Selon Serge Aroles, qui a ouvert les archives relatives à ce cas, il s'agit de la plus grande escroquerie relative aux enfant-loups : Kamala était une fillette déficiente mentale battue par un escroc, Singh, afin qu'elle marche à quatre pattes devant les visiteurs.Voir ici ---> http://fr.wikipedia.org/wiki/Amala_et_Kamala
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M
Amala et Kamala, les fillettes-louves, découvertes en 1920 en Inde Selon Serge Aroles, qui a ouvert les archives relatives à ce cas, il s'agit de la plus grande escroquerie relative aux enfant-loups : Kamala était une fillette déficiente mentale battue par un escroc, Singh, afin qu'elle marche à quatre pattes devant les visiteurs.Voir ici ---> http://fr.wikipedia.org/wiki/Amala_et_Kamala
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M
Amala et Kamala, les fillettes-louves, découvertes en 1920 en Inde Selon Serge Aroles, qui a ouvert les archives relatives à ce cas, il s'agit de la plus grande escroquerie relative aux enfant-loups : Kamala était une fillette déficiente mentale battue par un escroc, Singh, afin qu'elle marche à quatre pattes devant les visiteurs.voir ici --> http://fr.wikipedia.org/wiki/Amala_et_Kamala
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V
En europe, les hommes sauvages ne doivent pratiquement plus exister au jour d'aujourd'hui. Vu que notre continent est de plus en plus urbanis?on en aurait d? trouv?epuis longtemps, hors ce n'est pas le cas.
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