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Les reliques, vraies ou fausses, ont jalonné l'histoire de la chrétienté. Une multitude de linceuls ayant soi-disant appartenues au Christ ont été exhibés lors d'ostensions telles d'authentiques reliques sacrées. Le linceul de Turin correspondrait au suaire dont se serait servi Joseph d'Arimathie pour recouvrir le corps de Jésus lors de sa mise au tombeau. Le suaire de Turin, plus connu sous le nom de Saint Suaire est considéré par beaucoup comme étant authentique. La science moderne s'est penchée sur la question et a tenté dapporter des réponses à cette énigme qui passionne l'opinion depuis des siècles.
Voici son histoire : Ce linge sacré est conservé dans la cathédrale de Turin ( Italie ) depuis 1578 et nest présenté à la foule que lors de rares cérémonies. Il est remarquable de noter que la dernière ostension autour du linceul a rassemblé plus de trois millions et demi de pèlerins durant trois jours ! Cet engouement populaire est la preuve que lopinion publique considère cette relique comme authentique. Ce linge cristallise les passions religieuses et scientifiques car on y distingue une image en négatif qui serait celle du Christ. Il est évident qu'une telle relique, si elle savérait être authentique, serait un témoignage quasi-historique de lexistence du Christ ; cest pourquoi son authenticité est sujette à caution depuis déjà bien longtemps. Certains affirment qu'il s'agirait d'un faux datant du Moyen Age, tandis que d'autres estiment, preuves scientifiques à l'appui, être en face du véritable linceul funéraire de Jésus. Avant de retracer l'histoire mouvementée de cette relique, attardons-nous quelques instants sur un ouvrage médiéval datant du XII° siècle ; le codex Pray.
Il s'agit du plus ancien texte conservé en langue hongroise. Il contient notamment des partitions musicales qui ont permis de le dater davant 1150. Dans cet ouvrage figurent plusieurs petites illustrations représentant des scènes de la Passion du Christ. Sur ces illustrations, ont remarque que le Christ décédé est représenté complètement nu, ce qui est rare dans la tradition funéraire juive, de plus, comme sur l'image du linceul, les illustrations ne laissent apparaître que quatre doigts au lieu de cinq. Sur une autre illustration on reconnaît le Suaire en question, et le dessin figure quatre petits points qui correspondent à quatre petits trous existants sur la relique ; des trous consécutifs à un accident d'encensoir. Il semble logique que l'enlumineur de codex Pray ait été en contact avec le linceul, ainsi, la relique serait déjà antérieure à 1150 !
On sait que le linceul en question a disparu de Constantinople en 1204 pour réapparaître à Lirey en France en 1357. On sait que la quatrième croisade s'est terminée par le sac de Constantinople par les croisés vénitiens et français. On sait également qu'en 1237, le roi Saint Louis a acheté à l'empereur d'Orient une grande quantité de reliques dont une partie de suaire du Christ. Mais cette hypothèse peut-être remise en question car elle supposerait que le suaire disparaisse de Constantinople en 1204 pour y réapparaître en 1237 lors de la vente de reliques aux roi de France. Le morceau de suaire acquis dans le lot par Saint Louis serait donc vraisemblablement faux. La piste athénienne est sans doute la plus fiable ; on apprend par un certain Théodore Ange que le linceul en question se trouverait en Grèce. Certains historiens pensent qu'un chevalier croisé, Othon de la Roche aurait dérobé le linceul à Constantinople en 1204, puis l'aurait caché à Athènes avant de le rapatrier en France où, par le biais des mariages et des héritages, il serait passer en possession de la famille de Charny. Si cette famille a acquis la relique de façon illégale, on comprend mieux le fait que la présence du linceul soit passée sous silence pendant une longue période En possession de Geoffroy 1er de Charny, noble influent, la relique est exposée lors de diverses ostensions ; c'est à partir de ce moment que les contestations quant à son authenticité apparaissent. En effet, le suaire ne peut-être authentique car les Evangiles n'en font pas mention. Les guerres et autres aléas de lhistoire vont alors ballotter le linceul de ville en ville ; en 1578, le suaire est à Turin d'où il ne bougera plus jusquà nos jours.
C'est justement à l'occasion de la dernière ostension, en 1898, que des clichés révélèrent l'image d'un homme imprimée en positif sur le linceul. Les négatifs étaient plus précis encore et montraient l'image d'un homme, certainement celle du Christ ! Immédiatement, la controverse débute, certains développent la théorie de la falsification médiévale, tandis que d'autres, partisans de l'authenticité de la relique, tentent détayer leur point de vue à grand renfort de théories scientifiques. Les uns avancent l'argument de la radioactivité, d'autres celle de la vapographie . En 1950 a lieu en Italie le premier congrès de sindonologie : la science du suaire. Mais les études menées n'ont que les clichés pour support, il faut attendre 1969 pour qu'une commission étudie dans le plus grand secret le vrai linceul. En 1976, une quarantaine de scientifiques se regroupe dans une association détude du Suaire de Turin. Les résultats de ces recherches semblent déboucher vers le verdict de l'authenticité du linge. Il s'agirait bien du linceul dans lequel le Christ aurait été porté au tombeau. Légué au Saint Siège en 1983, la vérité sur son origine est confié à des spécialistes par Sa Sainteté Jean Paul II qui encourage la science à authentifier la véritable origine de la relique. Récemment, le linge a subi une foule d'études et d'analyses scientifiques dans le but de montrer son origine véritable. Le tissu est d'une matière et d'une facture très rare en Occident, tandis qu'on rencontre fréquemment ce type de tissu dans la Syrie antique. La facture des points est la même que celle que l'on rencontre sur des tissus antiques fabriqués sur des métiers à tisser à quatre pédales tels ceux que l'on pouvait rencontrer dans la Syrie de l'antiquité. De plus le tissu est d'excellente qualité et les chercheurs pensent que l'on aurait pas utilisé un tel tissu pour envelopper n'importe qui. De plus le linceul avait été acquis par Joseph d'Arimathie que les Evangiles mentionnent comme quelqu'un de fortuné. Le linge comprend des fibres de coton d'une qualité que l'on trouve au Moyen Orient, le métier à tissé utilisé pour le linceul aura servi à tisser des tissus de coton auparavant. Ces indications, si elles ne constituent pas des preuves formelles de l'authenticité du linceul, montre que ce linge date de l'Antiquité. Les poussières et les pollens présents sur le linceul proviennent majoritairement du bassin méditerranéen. De plus, on a relevé à l'emplacement du nez et des pieds du linge des traces d'aragonite, poudre de calcium qui viendrait des pierres utilisées dans la construction des villes méditerranéennes, et notamment de Jérusalem. Les détracteurs de l'authenticité du suaire affirment que l'image ne serait en fait qu'une peinture, ils avancent comme preuve le fait que le linge comprennent des traces d'éléments chimiques servant à la peinture. En fait, ces éléments proviennent des nombreux peintres qui ont été en contact avec la relique pour en faire des tableaux où des enluminures. La silhouette que lon distingue sur le linceul est pleine de blessure et de marques qui font penser à des tâches de sang. Des chercheurs italiens ont confirmé quil sagissait bien de sang, du groupe AB.
L'image révèle un homme relativement jeune d'une taille approchant les 1m80 ; la forme du nez et du front serait de type sémite, et sa coiffure aux cheveux longs et tressés rappelle les disciples de Moïse qui ne se coupaient pas les cheveux conformément aux voeux du naziréat. D'autres détails plaident en faveur de l'authenticité du linceul car il le confirment comme datant de l'antiquité. Effectivement, le corps a été enseveli nu dans un linceul, coutume funéraire courante pour l'époque dans cette partie du monde. Par contre, le corps ne semble ne pas avoir été nettoyé, détail étrange qui ne correspond pas à la tradition juive ; vraisemblablement, la mise au tombeau s'est effectuée rapidement à cause de la proximité du shabbat qui interdit toute manipulation funéraire. Une autre hypothèse explique ce non lavement du corps ; la religion juive proscrit le nettoyage du corps d'un homme mort de mort violente. Si le linceul est un faux réalisé à l'époque médiévale, le faussaire devait maîtriser parfaitement les rites juifs antiques, ce qui est peu probable car le Moyen Age est une période parfaitement ignorante des coutumes de l'Antiquité, censure ecclésiastique oblige. Sur le suaire, on distingue un net renflement à l'emplacement des yeux du défunt, cette protubérance correspondrait à des pièces de monnaies qui auraient été posées sur les yeux afin de les fermer, tradition très répandue dans le Moyen Orient antique. La position du corps montre de façon très nette que le défunt a subit le supplice romain de la crucifixion, l'homme du suaire a été crucifié à l'aide de trois clous plantés dans les os à la manière des bourreaux romains. L'abdomen semble enflé, comme celui de quelqu'un mort par étouffement ; c'est le sort qui attendait les crucifiés. Dans l'Evangile selon Jean il est mentionné qu'un soldat a violemment frappé le cadavre du Christ de sa lance, l'image du suaire montre une plaie restée béante, donc produite après la mort puisqu'elle na pas commencé son processus de cicatrisation. Le visage porte de nombreuses marques brunes occasionnées par la couronne dépines.
*** info 2005/08 ***
Les genoux sont abîmés comme ceux de quelqu'un qui aurait chuté de nombreuses fois sous un poids important, celui de la croix. L'image du dos du cadavre montre des traces venant de deux côtés, le supplicié aurait été fouetté par deux tortionnaires certainement romains car il y a plus de quarante traces de coups et la loi juive limite le châtiment à quarante coups. En conclusion, l'analyse des liquides, du tissu et celui de l'image démontre bien que ce linceul a recouvert un homme sémite du bassin méditerranéen ayant vécu dans l'Antiquité et mort sur la croix ! Jusqu'en 1988, les analyses scientifiques du Suaire de Turin semblaient accréditer la thèse de l'authenticité de la relique.
Mais, coup de tonnerre, en 2000, la datation au carbone 14 des fibres du linceul jetaient un pavé dans la mare : le linceul daterait des années 1260-1390 ! Les partisans de la thèse du faux médiéval relancèrent la polémique. Les fragments du suaire analysés au carbone 14 correspondent à des régions abîmées et légèrement brûlées qui ont été soumises à plusieurs manipulations à travers les siècles, de plus les résultats de l'analyse des trois morceaux ont été compilés en une seule fourchette large de 130 ans. Cette évaluation est controversée par les spécialistes de la datation eux-mêmes car il est très difficile de dater une étoffe ; dans certains cas, des erreurs de quatre cents ans se sont déjà produites. En effet, les tissus sont des matières facilement contaminables par l'atmosphère ambiante et les manipulations. Une historienne affirme que comme la relique a été plusieurs fois restaurée, les fragments d'étoffes étudiés pourraient effectivement dater du Moyen Age, ce qui n'implique donc pas qu'il s'agisse d'un faux. La quasi-totalité des études récentes effectuées sur le linceul, à l'exception de celle au carbone 14 soumise à caution, semble pencher vers l'accréditation de la thèse de l'authenticité du linceul. L'hypothèse du faux est presque improbable, il aurait fallu que le falsificateur soit un génie universel pour cumuler autant de connaissances relatives à l'époque, à la région et à la coutume. De plus, il aurait du lire le fameux codex Pray qui n'existe qu'en un seul exemplaire. Le Suaire de Turin est donc le linceul d'un crucifié antique du Moyen Orient, qu'il soit celui du Christ est une autre affaire. En comparant les autres reliques christiques, on constate une concordance entre elle concernant les stigmates de la Passion. La présomption qu'il s'agisse du vrai linceul du Christ est donc forte
Le Christ vu par la Nasa d'après le linceul
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La taverne de l'étrange- 27 janvier 2006- (mise à jour 22/11/2012)