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La Synchronicité
On l’appelle la chance, la baraka, le miracle ou la fortune. Mais elle peut être le drame ou l’accident. Et c’est parce que certains l’appellent simple hasard que la question se pose : qu’est-ce que la synchronicité ?
Le 22 Novembre 1963, lorsque John Fitzgerald Kennedy est assassiné, personne ne se doute que son destin est très proche de celui d’un autre grand président des Etats-Unis. L’histoire vient de faire une boucle, en quelque sorte… 99 ans auparavant, Abraham Lincoln est assassiné dans les mêmes conditions, ou presque. Dans les deux cas, une balle de revolver leur est tirée dans la tête, par derrière. Pour Lincoln, John Wilkes Booth tire dans un théâtre et s’enfuit dans un entrepôt ; quand à Kennedy, Lee Harvey Oswald l’abat d’un entrepôt et se réfugie dans un théâtre. Leurs femmes respectives sont présentes, et cela se passe un vendredi. Les assassins sont nés respectivement en 1839 et 1939. Lincoln est élu président en 1860, Kennedy en 1960. Leurs successeurs sont nés en 1808 et en 1908. L’un s’appelle Andrew Johnson, l’autre Lyndon Johnson et sont tous les deux démocrates du sud et sénateurs. Ils décèdent 10 ans après leur prise de pouvoir.
Au passage, remarquons que leurs noms ont tous les deux 13 lettres ; quand aux assassins, dont les noms ont 15 lettres, ils sont assassinés avant d’être jugés. Pour terminer, la secrétaire de Lincoln s’appelle Kennedy et celle de Kennedy s’appelle Lincoln…Et puisque plus rien ne peut nous surprendre, Kennedy a été assassiné dans une Lincoln décapotable, et 1 an avant l'assassinat de A. Lincoln, son fils Robert Todd eut la vie sauve grâce à l'intervention d'Edwin Booth, le propre frère du futur meurtrier du Président ! Les corps des deux présidents sont enterrés, comme c'est l'usage, dans le cimetière d'Arlington, le corps de Kennedy étant inhumé à l'emplacement qu'avait occupé provisoirement celui de Lincoln...
Hasard, coincidence ? Quoi qu’il en soit, cette étonnante série de faits identiques laisse perplexe. L’histoire se réplique-t-elle ? Les destins similaires des deux présidents resteront probablement à jamais gravés dans nos mémoires. Mais, en fait, le hasard, la chance, la malchance, la loi des séries sont des concepts appartenant à la vie quotidienne, à tel point qu’ils ont donné naissance à des dictons et des coutumes : « jamais deux sans trois », ou encore « un malheur n’arrive jamais seul ». D’ailleurs, chacun possède sa propre collection d’anecdotes. Vous décrochez le téléphone pour appeler votre mère et, surprise, elle répond avant même que vous n’ayez composé le numéro…
Mais y a-t-il une réalité objective derrière ces phénomènes ? Une chose est certaine, la physique et les mathématiques ne sont pas entièrement déterministes. C’est-à-dire que tout ne peut pas être prévu par des lois immuables ; une part de hasard semble vouloir s’immiscer dans les phénomènes les plus courants. Mais ce n’est pas tout ! Il existe un hasard significatif, un hasard dont le sens a une importance chez celui qui le vit. Il est en quelque sorte l’apparition de deux évènements sans rapport logique de cause à effet. Le psychanalyste Carl Gustav Jung et le prix Nobel de physique Wolfgang Pauli ont donné à ces coincidences significatives le nom de Synchronicité, pour la simple raison qu’il s’agit d’une série d’évènements simultanés, plus précisément synchrones. Elles interviennent dans la vie ordinaire et la transforment en succession de faits extraordinaires.
Par exemple, il y a une vingtaine d’années, dans le Nebraska, un groupe de 15 personnes doit se rendre à 19h20 dans l’église de Béatrice, au rendez-vous de la chorale. D’habitude, la ponctualité des membres de cette chorale est irréprochable ; mais ce jour-là, l’un n’arrive pas à démarrer sa voiture. Un autre attend sa baby-sitter…Toujours est-il qu’à 19h30, le système de chauffage à gaz souffle l’église dans une gigantesque explosion. L’accident ne fait aucune victime. Ces coincidences isolées ne semblent être que les manifestations du hasard, mais leur somme et leurs conséquences leur donnent une signification évidente : tous devaient arriver en retard pour éviter l’accident ! On pourrait alors parler de prémonition, mais les raisons de leur retard sont objectivement valables. Aucun d’entre eux ne pressentait le drame, peut-être parce qu’il ne devait pas avoir lieu… Cependant le phénomène de synchronicité n’existe que parce qu’il a un sens pour celui qui l’observe, dans le cas contraire, il s’appelle tout simplement : hasard. Il y a donc une composante psychique et subjective qui échappe à la science.
De plus, la synchronicité a le défaut de ne pas s‘appuyer sur le principe élémentaire de cause à effet. Dans l’exemple cité, le retard de chaque personne est expliqué par une bonne raison. Mais cette raison doit intervenir, selon nos conceptions classiques, avant l’effet qu’elle engendre : la baby-sitter est en retard, donc l’un des chanteurs de la chorale ne peut pas quitter sa maison. Mais regardons plutôt le phénomène dans son ensemble ; la probabilité de l’événement est extrêmement faible. Elle nécessite l’absence conjointe des quinze personnes, précisément au moment de l’explosion. Donc, bien que notre esprit rationnel fonctionne dans une logique de temps linéaire, nous avons tendance à accepter que ce soit la catastrophe qui ait engendré le retard des quinze personnes, d’où la violation du principe de cause à effet. Ce qui signifie qu’un fait ne peut être étudié que si la cause est connaissable. Ainsi, tout ce qui n’est pas causal pose problème aux scientifiques. Voilà l’une des raisons pour lesquelles la science n’apporte pas son crédit à la voyance. Il s’agit en effet d’un phénomène acausal typique, dans lequel le médium voit l’effet avant même d’en connaître la cause.
Face à cela, il y a deux façons de réagir : d’une part l’attitude sceptique qui consiste à dire que le phénomène doit être causal, mais qu’il a été mal observé, et l’attitude ouverte qui prétend que la causalité n’est peut-être qu’un artefact, un moyen artificiel permettant à notre cerveau de vivre dans un monde structuré. Dans les deux cas, on n’admet qu’on n’y comprend rien…Ainsi, même si elle est l’un des éléments fondateurs de la science, la causalité ne serait peut-être pas une réalité. Difficile à avaler, encore plus à digérer !
Voici quelques exemples étonnants :
…en 1955, Emile X…décide de mettre fin aux souffrances de son chien malade. Avec un revolver, il tire sur l’animal attaché au fond du jardin. La balle traverse la haie et tue une passante sur le trottoir ; cette dame s’appelait mademoiselle Le Chien… - En 1975, à Dunstable en Angleterre, la famille Melkis regardait un film sur le Titanic. Au moment où le tristement célèbre navire s’apprêtait à heurter l’iceberg fatal, un bloc de glace tombé d’un avion creva violemment le toit de la demeure, par chance, celui-là ne fit aucune victime… - A Londres, le 25 Novembre 1911, trois hommes sont condamnés à mort pour le meurtre de Sir Edmond Berry Godffrey, assassiné dans sa résidence de Greenberry Hill, ces trois hommes se nommaient Green, Berry et Hill…
« Sans la conscience réfléchie de l’homme, l’univers serait une énorme machine sans signification car, dans notre domaine d’expérience, l’homme est la seule créature qui est capable d’affirmer un sens… » C.G Jung
La Taverne de l'étrange- 7 janvier 2006