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COMMENT LE PREMIER MAI EST DEVENU LA FETE DU TRAVAIL
Le 1er mai 1886 aux Etats-Unis, la grève générale de revendication, à durée illimitée, fut utilisée pour la première fois comme moyen de coercitions à légard du patronat, par les groupements de travailleurs américain. Le mot dordre était : « Une journée de travail plus courte- un salaire plus élevé. »
Environ 5000 grèves furent déclenchées, paralysant la vie économique du pays.
Le 1er et 2 mai se passèrent sans incident notables. Hélas ! Les 3 événements sanglants endeuillèrent la ville de Chicago. Devant les usines de matériel agricole Mac Cormik, les grévistes se heurtèrent aux gardiens de létablissement. Débordés, ceux-ci firent usage de leurs armes tuant plusieurs chômeurs. Dans la nuit, le journal de langue allemande, Arbeiter Zeitung, qui était lorgane du mouvement revendicatif lança un appel à linsurrection. Le lendemain, tandis que forces de police dispersaient les manifestants, des bombes furent lancées dans leur rangs faisant une vingtaine de victimes. Ce fut le signal dune terrible bataille de rues. Le soir, la police et larmée avaient rétabli lordre. La répression allait être impitoyable. Outre les rédacteurs de lArbeiter Zeitung, des centaines de grévistes furent incarcérés ou expulsés. Pendant deux semaines, Chicago vécut dans la terreur. Le 20 juin souvrit le procès des principaux meneurs. Quatre dentre eux furent pendus : deux condamnés à lemprisonnement perpétuel ; un à quinze ans de détention. Le huitième, condamné à la pendaison, préféra se faire sauter la tête, a laide dun cigare de fulminate, la veille de lexécution.
Le 14 juillet 1889, pour le centenaire de la Révolution française, un « Congrès Ouvriers Socialiste International » se tenait à Paris. En souvenir des tueries de Chicago, un délégué bordelais, Raymond Lavigne, fit accepter cet ordre du jour : Il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire à huit heures la journée de travail, et dappliquer les autres résolutions du Congrès de Paris. Le 1er mai 1890, en France, le chômage fut général. A Paris, lordre de grève ne fut guère troublé car, dès le 28 avril, le ministère de lintérieur, le célèbre Constans, avait fait arrêter préventivement les leaders révolutionnaires : Louise Michel (La Vierge Rouge), Charles Matalo, Michel Zévaco, Jean Grave, notamment. Lan suivant, ce fut le 1er mai sanglant à Fourmies, de triste mémoire. La troupe ouvrit le feu sur les manifestants. Dix personnes furent tuées dont des enfants et trois jeunes filles. On releva quatre-vingts blessés. Par la suite, les manifestations du 1er mai inquiétèrent toujours sérieusement les gouvernements. Mais ceux-ci eurent souvent recours à une méthode qui avait fait ses preuves ; larrestation préventive des meneurs. Au cours des premières semaines en 1906, les organisations syndicales françaises décidèrent de préparer une vaste offensive densemble pour le 1er mai, en faveur des « huit heures ». Clémenceau était président du conseil, et Lépine préfet de police. Soudain, le 30 avril, la police « découvrit » deux complots. Lun était bonarpartiste, lautre syndicaliste. Suprême habilité ! On perquisitionna et lon saisit chez les uns et chez les autres, afin quil ny eût point de jaloux. On emprisonna sans lésiner. En outre, cela permit au gouvernement de mettre en place un impressionnant service dordre. Nempêche que les manifestants défilèrent en masse.
Et ce 1er mai 1906 que lon redoutait comme le « Grand Soir », ne fut quune journée de grosse fièvre, grâce à la ruse de Clémenceau. Une fois encore, en 1919, à lapproche du 1er mai, leffervescence des milieux ouvriers faisait redouter une rude journée. Clémenceau qui se qualifiait volontiers de « premier flic de France », était encore au pouvoir. Les bourgeois affolés se réfugièrent à la campagne ; les ménagères constituèrent des réserves de vivres. Des bagarres furieuses éclatèrent place de lOpéra, à la Bourse, à la Madeleine, place de la République, boulevard Magenta et surtout à la gare de lEst. Au bilan, on compta 29 agents et 100 gardes républicains blessés. Du côté des émeutiers, on déplorait 2 morts et plusieurs centaines de blessés dont Léon Jouhaux, dirigeant de la C.G.T.
Peu à peu, le caractère séditieux du Premier Mai sest atténué pour faire place, au calendrier, à la fête du Travail, jour férié.