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Les appels téléphoniques de l'Au-delà
Les appels téléphoniques de l'Au-delà sont fréquemment invoqués lorsqu'il s'agit de transcommunication ( TCI ). Cet article du chercheur américain Scott Rogo fait le point sur cet étrange sujet.
Lépouse de Ronald Beard était décédée au mois de mars dans les années soixante. Beard, écrivain de profession, avait fui à Rome pour essayer de se remettre du choc émotionnel que lui avait causé cette perte. Or, quoique le corps de sa femme fût bien en terre dans un cimetière anglais, il navait, à proprement parler, pas fini dentendre parler delle. Les faits se produisirent un matin, alors quil était encore endormi dans son hôtel à Rome. Alors quil nattendait aucun appel, le téléphone se mit à sonner : se saisissant à tâtons du combiné, il eut la stupéfaction dentendre lopérateur lui annoncer quil le mettait en ligne avec sa femme ! Quelques secondes plus tard, une voix fantôme commença à parler. Il sagissait bien de la voix de son épouse qui récitait un des poèmes quil avait écrit. La voix séteignit progressivement, jusquà ce quil ne pût entendre que le silence dans le récepteur. Ce petit scénario occupe une place centrale dans le roman dAnthony Burgess publié en 1976, Beards Roman Women. Mieux connu pour Orange mécanique et les Puissances des ténèbres, lécrivain anglais structure son roman autour du dilemme du personnage central, confronté à une série de coups de téléphones émanant de son épouse défunte. Ce livre est vivant et pittoresque, mais il sagit néanmoins dun roman ou peut-être pas. Quand jentendis parler pour la première fois du roman de Burgess, je fus intrigué. En effet, ayant mis un terme à plusieurs années de recherches sur la controverse des « voix desprits enregistrées », Raymond Bayless et moi-même ( D. Scott Rogo ) commencions à prendre plus au sérieux tous les récits dont nous avions entendu parler ( ou dont nous navions pas voulu entendre parler ), qui émanaient de personnes croyant fermement avoir reçu des appels téléphoniques de l'Au-Delà.
Naturellement, ce roman me poussa à me demander si les expériences de « Ronald Beard » étaient entièrement fictives ou si lauteur avait pris pour modèle un événement dont il avait entendu parler. Et pourquoi ne seraient-ils pas issus dune expérience personnelle ? Je décidai donc décrire à Burgess. Plusieurs semaines sécoulèrent avant que, par quelques lignes postées de son domicile monégasque, il ne confirmât mes soupçons : il avouait avoir eu des appels téléphoniques métapsychiques correspondant exactement à ceux quil rapportait dans les romans. En fait, cet ouvrage était en quelque sorte une autobiographie camouflée. Il faisait également référence à cette série dappels comme une « foutue plaie », faisant preuve ainsi de la même sorte dambivalence vis-à-vis des contacts métapsychiques que « Beard » dans le roman. Malgré lattitude plutôt cynique que Burgess affichait envers ces appels de sa femme défunte, la plupart des personnes ayant reçu des « appels téléphoniques de lAu-delà » font état de réactions allant de leffroi mêlé de respect à lhorreur. Il sagit probablement là de la raison pour laquelle peu de gens racontent ces faits aux parapsychologues. Je fus donc plutôt étonné de découvrir, au fur et à mesure que je rassemblais de plus en plus de cas similaires, combien ils pouvaient être courants et variés.
*** L'étude des appels venant de l'Au-delà ***
Jentendis parler pour la première fois de ces appels fantômes voici de nombreuses années, en 1967 pour être précis, lorsque je commençai à mintéresser à la parapsychologie. Une de mes connaissances me parla de lexpérience vécue par une de ses amies, qui avait reçu un appel extrêmement mystérieux. En effet, cette femme prétendait que son correspondant parlait exactement avec la voix de son fils mort dans un accident de moto quelques mois auparavant. La voix sétait contentée de prononcer le nom de sa mère, puis avait conclu par le sien avant que la communication ne fût coupée. A cette époque, je ne pris pas cette petite histoire trop au sérieux, car elle ne me paraissait pas très différente des dizaines de contes à dormir debout qui circulaient. Cependant, dans les dix années qui suivirent, je rencontrai un nombre croissant de récits du même ordre, et me trouvai dans limpossibilité de les expliquer, ou de les écarter totalement. Ainsi, en avril 1977 mon ami et collègue Raymond Bayless reçut un appel émanant dun certain docteur John Medved, médecin très en vue à Los Angeles. A lépoque où il nous appela, il avait pris contact avec plusieurs parapsychologues dans lespoir que ceux-ci pourraient laider à comprendre létrange drame auquel il avait participé. Raymond assura le docteur Medved que nous avions bien entendu parler de personnes ayant reçu des appels téléphoniques de lAu-delà, si bien que, peut-être mis à laise par la franchise de cet aveu, il nous relata en détail ce quil avait vécu.
*** Un appel étrange ***
Ces faits se produisirent en juillet 1974, dans les quelques jours qui suivirent le décès de sa mère. Elle avait toujours désiré être mise en terre dans la ville de lIdaho doù la famille était originaire, de sorte que Medved sy était rendu pour soccuper des détails de la cérémonie. Le lendemain de son retour à la maison, elle lappela à six heures et demie du matin : « Il était exactement six heures trente, ce qui ma fait penser que ce nétait pas là une heure pour que le central mappelle ». Il sortit du lit à toute vitesse et se précipita vers lappareil situé dans lentrée, auprès duquel se trouvaient toujours un crayon et du papier. « Lorsque jai dit « Allô ! », la voix sest contentée de répondre « Johnny ». Elle paraissait quelque peu étrange et jai pensé quil sagissait de lune de mes surs. Elle semblait consternée, comme si elle appelait pour me faire part dun problème. » Notre témoin demanda à sa correspondante ce qui nallait pas, mais la voix se borna à répéter son nom, traînant la voix dune façon qui lui donna le frisson : « John-n-n-n-yy-y. » Voici ce que Medved nous rapporta ensuite : Jai répété : « Que se passe-t-il ? Qui est-ce ? » Je ne sais pas si la voix a répété « Johnny », mais jai commencé à ménerver. Puis la voix a dit : « Est-ce bien toi, mon cher Johnny ? » Dès lors, je ne savais plus si quelquun voulait me faire une blague, si bien que jai haussé vraiment la voix. « Quy-a-t-il ? Qui est-ce ? » Je ne cessais de répéter ces mots, et la voix a déclaré : « Ta mère. » Ayant achevé ce récit insolite, le docteur Medved nous expliqua que la voix parlait avec exactement le même timbre que celle de sa mère !
Aucun doute nétait permis. Il nous donna également le nom dun invité à qui il avait relaté cette expérience juste après lappel. Nous retrouvâmes ce témoin, et il fut bien en mesure de nous confirmer que le docteur Medved lui avait narré cet étrange appel qui paraissait lavoir vraiment bouleversé. Si vous êtes un sceptique invétéré, vous pourrez sans aucune difficulté écarter lappel reçu par Medved comme étant un canular : il est possible que quelquun qui le connaissait et était au courant de la mort de sa mère eût imiter la voix de celle-ci au téléphone pour lui jouer un tour cruel et malsain. Mais comment pouvez-vous expliquer un appel fantôme pour lequel la voix ne se borne pas à parler avec les mêmes inflexions que le défunt, mais a aussi recours à des expressions ou délivre un message qui étaient caractéristiques de sa personne ?
Un cas de cet ordre, pour lequel jeus la possibilité davoir une longue conversation avec le témoin trois ans après les faits, me fut envoyé par une ménagère originaire de lOklahoma, Mary Meredith, qui mavait vu intervenir à la télévision à propos dincidents de ce type. Elle conservait une certaine appréhension lorsquil sagissait de raconter son étrange histoire à qui que ce fût, mais elle finit par me faire parvenir un récit complet de ce qui lui était arrivé après avoir subi une intervention chirurgicale en 1977.
*** Fantôme en ligne ***
« Jai été opérée le 22 août 1977. Je suis rentrée à la maison une semaine plus tard, et javais bien sûr plein de courrier qui mattendait. Il y avait une lettre de ma mère qui vit dans le Kentucky : elle me faisait part du décès de ma cousine Shirley, qui vivait à Louisville, dans le même Etat. Le téléphone sest mis à sonner alors que jétais à la cuisine. Jai décroché et jai entendu cette voix qui disait : « Salut Mary, cest Shirley Jean ». Jai demandé « Qui ? » et la voix a répété : « Cest Shirley Jean ». La voix ressemblait tellement à celle de ma cousine, avec son petit accent du Sud ! Et puis, bien sûr, je me suis effondrée. Javais pensé que ce pouvait être elle tout dabord, et à présent je savais que ce nétait pas possible. Alors jai répondu : « Mais quest-ce qui vous prend ? Vous êtes malade ? Comment peut-on samuser à jouer de tels tours à qui que ce soit ? » Et jai raccroché. Jétais tellement contrariée que je suis allée mallonger. Mais le téléphone sest remis à sonner. Je me suis ressaisie et jai répondu. Jai entendu la même voix et jai dit : « Je veux savoir qui cest. »<o:p>
La voix a alors dit : « Mary, cest Shirley Jean. Est-ce que ça va ? » Jai essayé de garder mon sang-froid , et jai répondu : « Daccord. Comment sais-tu que jai été malade ? » Elle a répondu alors : « Jétais à lhôpital avec toi. » Je lui ai déclaré que cétait impossible, mais elle a répondu que si. Pendant ces deux conversations, sa voix était parfois très forte et puis elle paraissait séloigner. Tout ceci mavait vraiment démoralisée. Puis ma cousine ma dit : « Je te rappellerai, Mary. » Jai eu limpression quil y avait des parasites sur la ligne et ça sarrêta là : la voix sest évanouie au loin. Jy ai repensé par la suite. Je savais que personne dans tout lEtat de lOklahoma ne connaissait lexistence de ma cousine Shirley Jean ou daucun de mes cousins du Kentucky. Alors jai essayé de prendre ça comme une expérience bizarre. »
*** Une coïncidence significative ***
Mrs. Meredith ne repensa plus à cet incident avant de mentendre parler à la télévision des travaux que nous avions entrepris avec Raymond. Cétait un soulagement que de trouver quelquun à qui elle pouvait parler, de sorte quelle entra en contact avec moi. Lorsque je la rencontrai quelques mois plus tard, elle confirma que sa cousine et elle même avaient été très proches et quil était impossible quelle neût pas reconnu sa voix au téléphone. Elle admit également que ce coup de téléphone sétait produit, détail tout à fait révélateur, au moment même ou elle lisait la nouvelle de la mort de sa cousine. Cette « coïncidence » impressionnante et significative ne pouvait nullement être le fait du hasard : cela prouvait une conscience ou un dessein de la part de celle qui avait appelé.
Un autre cas saisissant nous fut conté par une célèbre actrice de Hollywood, qui nous confia cette histoire en nous demandant de ne pas révéler son identité. Les faits sétaient produits alors que Miss Adams ( comme nous lappellerons dans ces pages ) avait huit ans et vivait au Texas. Le jour de la fête du Thanksgiving, sa famille et elle-même passaient le week-end chez une amie. Cet événement était pourtant quelque peu gâché par le décès de la fille de cette amie, survenu deux ans auparavant dans un accident de voiture alors quelle était à luniversité. Or, elle ne manquait jamais de rentrer à la maison pour cette fête. Pourtant, tout paraissait bien se dérouler lorsque le téléphone sonna. Miss Adams prit lappel.
*** Un PCV de l'Au-delà ***
« Jai entendu lopérateur me dire quil avait un appel en PCV, précisant le nom de lamie de ma mère et le nom de sa fille. ( En dautres termes lappel était destiné à lamie et lopérateur dit à Miss Adams quil émanait de la fille défunte. ) Cela ma un peu déroutée, même si jétais très jeune, et jai répondu : « Une minute. » Je suis allée chercher lamie de ma mère, qui est venue prendre lappel. Je suis restée là à la regarder, parce que javais entendu le nom et que je pensais que quelquun se moquait peut-être de moi. Elle a écouté, est devenue livide et sest évanouie. On a essayé de cacher toute cette histoire, mais jai appris plus tard quelle avait entendu sa fille, morte depuis deux ou trois ans, lui parler. Elle lui avait dit ce quelle lui disait toujours avant de rentrer à la maison : « Maman, cest moi. Jai besoin de vingt dollars pour rentrer. » Sa mère lui envoyait toujours un billet de vingt dollars pour lui porter chance. Elle a affirmé avoir reconnu la voix. Ils ont appelé la compagnie de téléphone, mais ils nont pu trouver trace daucun appel. Le fait que ce prétendu appel en PCV nait pas été facturé à la famille représente lélément troublant de cette affaire. En effet, cela indique quil ne sagit pas dappels normaux, en ce sens quils ne paraissent pas passer par un central téléphonique, comme cest le cas pour toutes les conversations entre deux correspondants. Il semble plutôt que ces appels soient effectués par une manipulation de lappareil même qui sert à recevoir le message.
Ce phénomène est parfaitement illustré par un cas que nous avons recueilli auprès dun homme dune cinquantaine dannées, originaire de lOhio, qui avait été le témoin dun de ces appels fantômes alors quil vivait, enfant, dans la petite ferme de sa grand-mère. Celle-ci avait fait couper la ligne, car beaucoup de gens du coin utilisaient son téléphone sans lui demander la permission. Néanmoins, le téléphone sonna le lendemain soir. Il sagissait dun appel émanant dune amie de la famille vivant en Virginie de lOuest, qui déclara que tout irait bien, quelle sen allait et que le témoin entendrait parler delle quelques jours plus tard. « Sa voix paraissait creuse, nous précisa notre témoin, comme si elle venait de très loin ». Naturellement, sa grand-mère fut décontenancée par cet appel, si bien quelle prit contact sur-le-champ avec la compagnie de téléphone pour se plaindre du fait que la ligne navait pas été coupée comme elle lavait demandé. « Louvrier de ligne est venu le soir même, expliqua notre témoin. Il indiqua à ma grand-mère le nouveau câble blanc qui était entouré autour du poteau et nétait pas branché. Puis il alla à la maison et lui montra que ce câble-là nétait pas non plus branché. »
Le dénouement de cette étrange histoire paraissant relever de limpossible survint quelques jours plus tard lorsquune lettre annonça le décès de lamie de la famille. Elle était morte au moment même où lappel avait été effectué. Ce phénomène, par lequel lappel se produit plus ou moins au moment de la mort de celui qui « appelle », a été mentionné dans plusieurs de nos cas même dans ceux ne sétant pas produits aux Etats-Unis. Cela indique que certains des scénarios que nous avons analysés sont universels.
*** Récits d'autres chercheurs ***
Au début du mois doctobre 1980, deux de nos collègues nous écrivirent pour nous entretenir de leurs recherches relatives aux expériences métapsychiques. Le docteur G. M. Rinaldi et son épouse, de Bolzano, avaient commencé à enquêter sur des cas dappels téléphoniques tout à fait comparables à ceux que nous rassemblions aux Etats-Unis depuis 1977. Sa femme et lui avaient personnellement examiné le cas dEmma Portocalshi, une habitante de Turin, qui avait reçu un appel fantôme le 18 août 1977. cette femme raconta aux enquêteurs que son époux était décédé à cette même date dun cancer du pancréas. Sa mort était intervenue à quatre heures du matin, de sorte quelle était rentrée à la maison lorsque lappel survint trois heures plus tard. Elle ne sétait pas encore mise au lit, si bien quelle était tout à fait bien éveillée lorsque le téléphone sonna. Elle entendit immédiatement la voix de son mari : « Emma, demandait-elle dun ton embarrassé, pourquoi es-tu encore à la maison. Je tattends. » La pauvre femme fut tellement horrifiée quelle raccrocha, mais ne put que regretter ultérieurement ce geste impulsif. Limportance de cet appel réside dans le fait quelle avait pris lhabitude de rendre visite à son mari et daider linfirmière à sept heures tous les matins pendant la durée de son hospitalisation. Il faut également remarquer combien les messages reçus à loccasion de ces appels, quelle que soit leur brièveté, sont éloquents, tant pour celui qui appelle que pour les personnes qui les reçoivent.
Est-il possible que quelquun ait joué un tour cruel à Mme Portocalshi ? Cela semble peu probable. En effet, le docteur Rinaldi nous explique dans son rapport que le témoin « a entendu une voix claire, sexprimant normalement, et quil ny a aucun doute quil sagissait de son époux. Elle était seule à la maison, ce qui signifie que personne na pu la gêner pour entendre cet appel. » Il faut convenir que tous les appels fantômes cités jusquà présent sont plutôt banals. Les voix nont pas pu prononcer plus de quelques mots, et ce quelles ont dit na pas paru très révélateur. Pourtant, cette fragmentation ne représente pas un cas général. En effet, il arrive quune vraie conversation ait lieu, que le témoin qualifiera de normale. En outre, ces appels peuvent durer plus dune demi-heure. Ils sont néanmoins bien plus rares que ceux qui ont été rapportés ci-dessus, même sils représentent un aspect crucial du mystère des appels fantômes, de sorte quil est impossible de les passer sous silence. Notre meilleur exemple fut à lorigine publié par Susy Smith dans son livre The Power of the mind ( Le Pouvoir de lesprit ). Miss Smith, célèbre écrivain, auteur de plusieurs ouvrages sur le paranormal, interrogea personnellement les deux témoins qui parlèrent à la voix fantôme.
Ces derniers, Bonnie et C.E. MacConnell de Tucson, dans lArizona, allèrent jusquà lui fournir une déclaration certifiée devant notaire relative à lincident. Ils sont décédés depuis. Nous allons voir que ce cas est quelque peu compliqué.
*** Un appel d'Enid ***
Les MacConnell avaient une amie de longue date du nom dEnid Johlson, écrivain et philanthrope. Malheureusement, alors quelle était parvenue à un grand âge, sa générosité avait réduit le volume de ses ressources : elle avait donné tellement dargent quelle se trouvait à présent dans limpossibilité de régler les frais médicaux que lui occasionnaient ses problèmes de santé. Les conséquences de cette situation fâcheuse furent celles auxquelles on peut sattendre : elle finit par passer dun hôpital à lautre. Son seul espoir était de réussir à écrire un autre livre, idée que les MacConnell approuvaient de tout cur. Cet ouvrage ne fut malheureusement jamais écrit et le couple finit par la perdre de vue.
Plusieurs mois plus tard, un dimanche soir de 1971, les MacConnell entendirent une nouvelle fois parler dEnid lorsquils reçurent un appel de sa part. Ils étaient étonnés davoir de ses nouvelles, de même qui létaient du fait que sa voix leur semblait jeune et fringante, comme elle lavait été vingt ans auparavant. Enid expliqua quelle avait été transférée à la maison de retraite juive Handmaker à Tucson. Mrs. MacConnell se souvint, au cours de la conversation, que lanniversaire de lauteur était proche. Aussi lui proposa-t-elle de lui apporter une bouteille de vin pour loccasion. « Je nen ai plus besoin maintenant, » répondit la voix. Enid poursuivit et parla de la qualité des soins quelle recevait, du livre quelle navait pas terminé, et avoua enfin quelle n« avait jamais été aussi heureuse ». Toute cette conversation, à laquelle les deux époux MacConnell prirent part, dura bien une demi-heure. Le vendredi, Mrs. MacConnell décida de rappeler Enid, de sorte quelle composa le numéro de la maison de retraite. Cest à ce moment-là que vint le choc : la standardiste lui expliqua quEnid Johlson était morte le dimanche précédent, à dix heures et demie. Cétait plusieurs heures avant que ne leur parvînt son appel. Aucun doute nétait possible quant à lheure du décès, et lheure de cet appel mystérieux était tout aussi certaine. Lorsque nous avons commencé à rencontrer des cas similaires dappels fantômes de longue durée, nous fûmes tout dabord perplexes. Pourquoi, en effet, étaient-ils si peu fréquents ?
Celui des MacConnell est un exemple parmi la vingtaine que nous avons réussi à recueillir. Nous nous posions également la question de savoir pourquoi les « auteurs fantômes » de ces appels ne faisaient jamais mention de leur propre mort. Ces entités semblent souvent laisser croire à leurs interlocuteurs quils sont des personnes bien en vie. Une nouvelle fois, le cas des MacConnell est un exemple typique de ce problème. En effet, « Enid » navoua pas être morte, et pourtant elle fit comprendre à Mrs. MacConnell que venir la voir pour son anniversaire nétait pas une bonne idée.
*** La nature des appels ***
La réponse à ces questions ne vint que plusieurs mois après que nous ayons commencé à recueillir des témoignages sur ces cas dappels fantômes. Le couple ne savait pas quEnid Johlson était morte lorsquils reçurent lappel. Ce cas se démarque singulièrement des récits du docteur Medved et de Patricia Adams, puisque les témoins savaient pertinemment quils venaient dentrer en contact avec lAu-delà. Gardant cet indice à lesprit, nous commençâmes à réexaminer tous les cas dans nos dossiers ( plus de 50 à lépoque ), pour découvrir un schéma relativement constant qui distinguait les appels fragmentés de ceux dune plus longue durée. Si le témoin sait quil parle à une entité défunte, les appels seront immanquablement courts et infructueux, tandis que, sil ne sait pas quil reçoit un appel fantôme, la conversation peut atteindre une demi-heure. Le récit de Mary Meredith nous déconcerta quelque peu. Il nous parvint après que nous eûmes terminé notre analyse, mais il ne semblait pas se conformer au type déchanges brefs que nous avions mis en évidence lorsque le témoin sait que celui qui lappelle est décédé- bien quil ne sagisse pas non plus dun appel long. Il se peut quil se soit prolongé du fait que Mary Meredith refusa pratiquement jusquau bout de reconnaître que lappel venait de lAu-delà.
*** Des schémas types ***
Le schéma que nous découvrîmes quant à la longueur de ces appels peut aisément expliquer la raison pour laquelle, en cas de conversation prolongée, ces voix fantômes ne révèlent rien sur leur mort. En effet, il semble raisonnable de penser que ce phénomène se produit uniquement lorsque plusieurs facteurs métapsychiques se combinent dans lesprit de celui qui appelle et celui de son interlocuteur. Tous les témoins dont nous avons cité le cas étaient dans un état desprit passif ( endormis, se réveillant, se relaxant à la maison le soir, etc. ) lorsque lappel leur parvint. En dautres termes, ils étaient détendus tant mentalement que physiquement, ce qui a peut-être contribué à établir le contact métapsychique. En effet, les parapsychologues savent depuis fort longtemps que les états desprit caractérisés par la relaxation et labsence de préoccupation sont idéaux pour la perception extrasensorielle. Il se peut que cela doive aussi être le cas pour quun appel de lAu-delà puisse avoir lieu. La raison pour laquelle tant de ces appels sont si brefs peut dériver du fait que les témoins sont dans tous leurs états lorsquils réalisent ce qui est en train de se produire.
Or, cet état na pas lieu dêtre lorsque les témoins ne savent pas que la personne est décédée, doù la possibilité que la conversation se prolonge. Il se peut donc fort bien que les entités fantômes taisent délibérément le fait de leur disparition afin de pouvoir faire durer leur contact métapsychique. De fait, dans un de nos cas, lappel prit fin au moment même où le témoin tenta dobtenir laveu que la personne était morte. Je recueillis le récit du cas suivant de la bouche même des témoins, M. et Mrs. Joe Bonneau, très peu de temps après quil se fût produit. Les faits étaient encore tout frais dans leur esprit lorsquils me les ont rapportés. Un dimanche après-midi, le 18 novembre 1979, à leur domicile de Portland, dans lOregon, Mrs. Bonneau préparait le grand repas de Thanksgiving dans sa cuisine, tandis que M. Bonneau, qui prit lappel, était dans la salle à manger à passer des coups de fil. La première indication que quelque chose dinhabituel était sur le point de se produire fut la petite sonnerie bizarre du téléphone. Lappareil cessa de sonner, mais M. Bonneau prit tout de même le combiné, sans savoir pourquoi, après avoir attendu quelques secondes. Ce quil entendit alors limpressionna grandement : cétait la voix de sa sur défunte qui le demandait.
Avant même de pouvoir recouvrer ses esprits, il demanda à sa sur comment elle allait. Sensuivit cette brève conversation : « Ca va. Cest toi, Joe ? », répondit la voix. « Oui, cest bien Joe. Qui êtes-vous ? », répondit avec surprise M. Bonneau. La voix répondit en donnant son prénom : « Cest Mary. » A ce moment-là, il se rendit compte de ce qui était en train de se passer. « Oh, mon Dieu, dit-il, cest bon dentendre ta voix. Où es-tu ? Quest-ce que tu fais ? » Mais à ce moment précis, des parasites brouillèrent la ligne. Le témoin expliqua à la voix quil ne pouvait plus lentendre, mais la voix se contenta de répondre : « Je sais. Je dois y aller, mais je veux vraiment te parler. » La voix sévanouit, mais ne raccrocha pas. Quant à M. Bonneau, il ne reposa le combiné quune fois assuré quil ny aurait plus de conversation. Il précisa par la suite que la voix était claire et nette, mais que, dès quil avait essayé de lui faire dire doù elle appelait et de lui donner des détails sur son identité, les parasites interrompirent la conversation. Il reste néanmoins absolument convaincu quil sagissait de la voix de sa sur, car il était aisé de la reconnaître.
Pourtant, il ne cessait dêtre intrigué par cette sonnerie inhabituelle du téléphone et sur les raisons qui le poussèrent à se saisir du combiné alors quelle ne retentissait plus. Notre théorie selon laquelle ces appels sont interrompus du fait de lémotion croissante du témoin est, nous en convenons, une simple hypothèse, formulée a posteriori de surcroît. Mais elle permet dexpliquer pourquoi il semble y avoir deux types dappels téléphoniques de lAu-delà, et pourquoi les plus longs se produisent uniquement lorsque les témoins ignorent leur nature. En effet, si Mrs. MacConnell navait pas appelé la maison de retraite quelques jours plus tard, elle aurait parfaitement pu ne pas savoir quelle avait pris part à une remarquable manifestation métapsychique.
*** Le problème des preuves ***
Comment pouvons-nous être certains que ces appels proviennent bien de lAu-delà et non dune autre source inconnue ? Cela peut paraître une question singulière, mais elle est dimportance. En fait, il existe deux possibilités pour expliquer ces appels fantômes. La première est simplement que les morts peuvent parfois entrer en contact avec les vivants en manipulant les appareils électromagnétiques. Or il existe une autre possibilité dexplication : se pourrait-il que, grâce aux pouvoirs de notre cerveau, nous soyons nous-mêmes à lorigine de ces appels ?
*** Les facultés psychocinétiques du cerveau ***
Nous savons que le cerveau possède de remarquables facultés psychocinétiques. En effet, il peut déplacer des objets, soulever des tables, guérir les malades, et selon des découvertes récentes, produire des attaques desprits frappeurs. Il arrive également que nous utilisions ces facultés inconsciemment. Ainsi, un esprit frappeur semble se manifester lorsque quelquun, dans une famille, se met à recourir inconsciemment à la télékinésie pour produire un certain nombre de perturbations « spectrales » : les meubles se mettent à bouger tout seuls, des claquements se produisent, les apparaissent et disparaissent mystérieusement dans la maison. Si cet « agent » est soustrait à la famille ou sendort, les phénomènes cessent. Cependant, il est rare que cette personne se rende compte quelle en est la source, puisque les esprits frappeurs sont contrôlés par une partie de lesprit enfouie au fin fond de linconscient. A la lumière du fait que nous possédons des facultés psychocinétiques, la possibilité que nos cerveaux soient à même de manipuler électromécaniquement et métapsychiquement le système téléphonique et produire les appels fantômes est bien envisageable. Il est fort possible que cette idée paraisse exagérée, et pourtant il existe des preuves que nous, les vivants, pouvons parfois être à lorigine de ce phénomène.
Je peux me porter garant de ce fait, puisque jen ai une expérience de première main. Ceci se produisit en 1975 : il était quatre heures de laprès-midi, un mardi au temps splendide. Jétais allongé sur le divan de mon salon et pensais à un coup de fil que je devais passer à un psychologue que je connaissais à lInstitut de Neuropsychiatrie de luniversité de Californie à Los Angeles. Alors que javais lintention de lappeler, je ne le fis jamais. Néanmoins, vers six heures, jeus le choc de ma vie lorsque je reçus un appel de lInstitut, plus précisément du bureau de ce psychologue que javais pensé appeler. Il sagissait de son assistant, qui me déclara quil « répondait à mon message ». Lorsque je lui demandai de quoi il pouvait bien parler, il me répondit quils avaient reçu un appel de ma part vers quatre heures. Celui qui avait demandé à ce que lon rappelle ! Cétait un bénévole qui avait pris lappel et qui lavait noté. En 1975, je ne savais pas quoi penser de cette expérience, car elle sétait produite quelque temps avant que je ne mintéresse sérieusement au mystère des appels fantômes. Or, lorsque je commençai à étudier les « appels téléphoniques de lAu-delà », je rencontrai assez rapidement plusieurs cas semblables au mien.
Jérôme Clark, directeur adjoint de la revue Fate, et ami de longue date, me rapporta les faits suivants : Ces évènements se sont produits un samedi après-midi, en juin 1975. Un ami, le docteur Benton Jamison, et moi-même, étions en train de parler dans mon appartement à Moorhead, dans le Minnesota. Le téléphone sest mis à sonner. Jai répondu. La personne à lautre bout du fil, dont jai tout de suite reconnu la voix, sest présentée comme étant Mary, une amie de Penny, ma femme- cette dernière gardait de temps à autre les deux fils de Mary. Mon interlocutrice a demandé si ce serait possible pour ce soir-là, car elle voulait sortir. Je lui ai expliqué que Penny nétait pas là, quelle était partie rendre visite à ses parents, et ne serait de retour que le lendemain. Mary a dit quelle était déçue, et nous en sommes restés là.
*** Les « cas par intention » ***
Lorsque lépouse de Jerry rentra à la maison, il la mit au courant de cet appel, de sorte quelle rappela Mary sur le champ. « Mary était estomaquée, raconta Jerry, et nia avoir jamais appelé ». Cependant, elle dit quelle avait pensé le faire tout laprès-midi, mais quelle y avait renoncé. Quand Penny lui expliqua que cette « Mary » avait fait part de sa déception, la vraie Mary affirma quelle naurait jamais rien fait de tel. Je suis daccord avec elle. Au moment de notre conversation téléphonique, javais été légèrement surpris par sa réaction. Le docteur Jamison a corroboré tous ces faits. A la lumière de ces « cas par intention », comme nous en sommes venus à les appeler, nous ne pouvons pas prendre automatiquement les appels téléphoniques de lAu-delà pour argent comptant. Si une personne vivante peut produire sur un réseau téléphonique une voix fantôme qui ressemble à la sienne propre, alors il paraît théoriquement possible que nous puissions également reproduire la voix des défunts dans nos téléphones.
Quand Raymond Bayless et moi-même entamâmes notre étude des « appels téléphoniques de lAu-delà », nous ne pensions vraiment pas que nous pourrions résoudre ce problème. Néanmoins, à mesure que nous recueillions un nombre croissant de récits, nous nous rendîmes compte quils fournissaient des indications quant à la nature de ces appels, qui dénotaient quils émanent bien des morts, et non pas de lutilisation inconsciente de pouvoirs métapsychiques par les vivants.
*** Les preuves de la survie ***
En premier lieu, la majeure partie de ces appels fantômes sont destinés à des interlocuteurs qui savent que ceux qui les appellent sont décédés. Ainsi, 22 % de nos cas se sont produits après que six mois ou plus se soient écoulés. Il nous semble ny avoir aucune raison psychologique pour laquelle une personne serait motivée inconsciemment pour produire de tels appels fantômes après un laps de temps. En revanche, dautres cas étaient similaires à celui dont notre correspondant de lOhio nous avait fait part, dans lequel lappel avait eu lieu au moment même où la personne était en train de mourir. Nous avions supposé que, dans ces exemples, le témoin avait inconsciemment reçu un message télépathique annonçant cette mort, et quil avait produit télécynétiquement un « appel de décès » pour transmettre cette information à sa conscience. Or cette théorie ne peut guère expliquer pourquoi une si grande partie des « appels téléphoniques de lAu-delà » se produisent des mois après le décès, à un moment où seul le défunt aurait un motif détablir ce type de contact.
*** Dates à valeur émotionnelle ***
Nous découvrîmes une autre indication relative à la source de ces appels lorsque nous nous rendîmes compte que les morts sont assez enclins à appeler les jours qui ont ( ou avaient ) une signification psychologique particulière pour eux-mêmes ou leurs amis et parents survivants. Dix pour cent de nos cas se sont ainsi produits à loccasion de dates possédant une valeur émotionnelle. Lun de nos exemples les plus marquants de ce phénomène nous fut communiqué par Mary Cahill, une femme au foyer new-yorkaise qui avait reçu un appel de sa fille décédée le jour de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la F↑te">la Fête</st1:PersonName> des Mères en 1943. Mrs. Cahill avait précédemment rapporté ces évènements au magazine Fate, mais il nous fut possible dobtenir un récit indépendant de ces faits. Lappel était survenu pendant la soirée, alors quelle se détendait en écoutant la radio. La voix, quelle reconnut immédiatement comme celle de sa fille disparue, ne réussit quà lâcher : « Allô, Maman ! Comment vas-tu ? Est-ce que tu mentends ? Allô, Maman ! »
Ensuite, la ligne fut encombrée par les marmonnements de plusieurs autres voix. Malgré les parasites, Mrs. Cahill entendait la voix de sa fille qui lui demandait si elle pouvait lentendre, puis la ligne fut coupée. Ces « cas anniversaires » suggèrent quil est bien possible que ces appels ne soient pas le fruit du hasard, mais des communications soigneusement préparées et contrôlées par les entités qui les produisent. Ils révèlent également une conscience et une motivation manifestes, même si ce fait peut aussi bien sappliquer aux deux interlocuteurs. Le récit de Mrs. Cahill est également intéressant dans la mesure où elle a entendu plusieurs voix parler sur la ligne lorsquelle reçut son appel fantôme, caractéristique qui se présente de temps à autre. Ce phénomène insolite peut également indiquer que ces appels émanent doutre-tombe : il semble en effet plausible que si une voie de communication a été ouverte entre les vivants et les morts, nombre dentités essayent de lemprunter pour établir des contacts. Conjointement, il semble ny avoir aucune raison susceptible dexpliquer pourquoi une personne vivante produisant un appel imaginaire le « polluerait » du fait des interférences dautres voix fantômes. Létude des « appels téléphoniques de lAu-delà » en est encore à ses premiers pas. Il est évident que nous ne pouvons soutenir avoir résolu tous les mystères que ces contacts énigmatiques recèlent.
Ainsi, nous ne savons pas exactement comment ces appels se produisent, qui est disposé à les recevoir et quand ils ont toutes les chances de se produire. Mais une chose est sûre : ces appels sont beaucoup plus fréquents quon ne le croit généralement. On a fait état de tels cas depuis les années vingt, et un nombre croissant de personnes sont disposées à rapporter ces expériences. Malheureusement, à ce jour, peu de parapsychologues sont prêts à étudier ce phénomène à proprement parler incroyable. En effet, il est possible quil leur apparaisse comme un tout petit peu trop bizarre, bien quil ny ait là rien de plus étrange que nimporte quelle autre manifestation métapsychique.
Cet article est extrait de la revue « Parasciences et transcommunication »
Revue trimestrielle édité par JMG éditions
http://www.anomalistbooks.com/rogo.html
http://www.paranormal-fr.net/chat-et-forum/un-fantome-au-telephone-vt601.php
http://www.metapsychique.org/Detectives-psi.html
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Smith, Suzy- The Power of the mind, Radnor, Chilton, 1976.<o:p></o:p>